« Le Dernier Jour du jeûne »

Une fête méditerranéenne

Publié le 24/03/2014
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Crédit photo : A. AGOUDJIAN

Théâtre

Rares sont les spectacles actuellement à l’affiche qui rassemblent tant de comédiens aussi doués et ils apportent énormément à la représentation. Simon Abkarian, ancien du Théâtre du soleil, inoubliable héros d’« Une bête sur la Lune », qui parlait de l’Arménie, écrit depuis quelques années. « Le Dernier Jour du jeûne » nous plonge dans une famille méditerranéenne. Avec sa folie, ses rites, et la nécessité de marier les deux filles aînées, Zéla (Océane Mozas) et Astrig (Chloé Réjon). Il y a un petit dernier, Elias (la jeune Clara Noël, qui joue aussi Sophia, une voisine). La maison est tenue par une mère énergique au grand cœur, Nouritsa (Ariane Ascaride). Une figure extravagante domine la maisonnée, la tante Sandra (Judith Magre). Le père, Théos, a de l’autorité, mais ne se fatigue pas (Simon Abkarian). On tient un fiancé pour Astrig : Aris (Cyril Lecomte). Sa mère, Vava (Marie Fabre), viendra le présenter, tandis que l’étranger Xénos (Igor Skreblin) emportera le cœur de Zéla. Tout pourrait être heureux, n’était la faute terrible du boucher (David Ayala), le père de Sophia.

La première difficulté de la pièce est son écriture très particulière : à la fois lyrique par sa langue poétique, mais avec des bouffées de prosaïsme. Dans ce monde, on appelle un chat un chat et Abkarian ne déteste pas une certaine trivialité des scènes et des mots. Il faut accepter ces couleurs particulières, soutenues magistralement par l’ensemble des interprètes. Ils défendent avec sincérité et grand art leurs personnages dans un espace dégagé où les éléments de décor sont manipulés à vue. Le public s’amuse, rit énormément et est ému. Le rythme est excellent et l’on ne voit pas passer les 2 h 30 sans entracte.

Nanterre-Amandiers (tél. 01.46.14.70.00, www.nanterre-amandiers.com). Durée : 2 h 30. Jusqu’au 6 avril. Relâche le lundi.

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9312