« LA ROSE NOIRE des préaux de l’école des enfants pas sages », comme l’appelait Raymond Queneau, a interprété, au cours de sa très longue carrière, commencée dans le Saint-Germain-des-Prés d’un Paris à peine libéré, tous les grands noms de la chanson et de la poésie française : Raymond Queneau justement, Jacques Prévert (sur des musiques de Joseph Kosma), Robert Desnos, Boris Vian, Jacques Brel, Jean-Paul Sartre, Léo Ferré, Charles Aznavour, Serge Gainsbourg, Pierre Seghers, Pierre McOrlan, Guy Béart, entre autres.
Fêtant ses 85 ans, Juliette Gréco, égérie d’une époque légendaire de la création artistique hexagonale, a décidé de faire appel à la nouvelle génération pour son dernier opus, « Ça se traverse et c’est beau... » (Deutsche Gramophon/Universal), qui vient de sortir. L’idée de départ : rendre hommage au Paris éternel, qui a vu naître artistiquement la longue dame en noir et façonné le mythe. Et comme fil rouge, un thème amusant et tellement parisien : les ponts. Pour mener à bien ce projet – et outre l’inévitable reprise de « Sous les ponts de Paris », de Vincent Scotto, avec comme invités la très mélodieuse et surprenante chanteuse américaine Melody Gardot et le guitariste de jazz Christian Escoudé –, l’invitation faite aux plumes d’aujourd’hui, comme Marc Lavoine, François Morel, Amélie Nothomb, Philippe Sollers, Jean-Claude Carrière. Souvent sur des musiques de Gérard Jouannest, le pianiste qui partage depuis près de trente ans la vie de la chanteuse. Un festin de mots et de refrains, une voix tantôt canaille et mutine, alliant drame, sensualité et caresses. Une authentique interprète au service des créateurs.
« Faite comme ça »
Il y a trois décennies, l’artiste avait publié une première autobiographie, « Jujube » (Stock). Aujourd’hui, elle vient se (dé)livrer, se souvenir, se déshabiller corps et âme dans « Je suis faite comme ça » (Flammarion). Un livre dense et émouvant dans lequel l’amour tient une grande place surtout dans le cœur d’une femme née libre et rebelle qui ose affirmer : « J’ai choisi d’aimer qui je veux quand je veux ». Mais aussi que « l’amour, ce n’est pas seulement le sexe ». Elle raconte sa vie, revient sur ses amours, ses maris, ses relations, ses rencontres – Boris Vian, Miles Davis, Serge Gainsbourg, le réalisateur américain Darryl Zanuck, Michel Piccoli et, pour la première fois, Françoise Sagan –, ses révoltes, ses engagements, ses meurtrissures. Un témoignage fort et courageux.
Concerts au Théâtre du Châtelet du 6 au 8 février. Soirée « Juliette, la Gréco », sur Arte, le 5 février à partir de 20 h 40.
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