Dans son autobiographie parue à la fin des années 1980, Miles Davis déclarait, avec un certain aplomb, « avoir changé la musique à cinq ou six reprises ». Par musique, il entendait le jazz ! La parution récente de « Miles Davis At Newport - 1955-1975 : The Bootleg Series Vol. 4 » (Columbia Legacy/Sony Music) pourrait bien confirmer ses dires. Un coffret de 4 CD qui capture le trompettiste à plusieurs reprises, dans le cadre du festival créé par l’imprésario George Wein, à la tête de formations fort différentes, soit près de quatre heures de musique inédite.
Ces vingt années commencent avec un Miles confronté à des problèmes d’addiction et qui sauvera sa carrière grâce à un solo inspiré au cours d’une jam-session impromptue organisée autour de Thelonious Monk (piano), Gerry Mulligan et Zoot Sims (saxes), notamment. Elles se terminent alors que le trompettiste vient de révolutionner le jazz avec des accents rock, électriques et binaires ; avant de sérieusement tomber malade et de disparaître de la scène durant plusieurs années. Entre-temps, l’auditeur va redécouvrir le charismatique leader en 1958 aux commandes d’un extraordinaire et immortel sextet qui venait de graver le célébrissime « Kind of Blue » ; en 1966 et 1967, à la tête de son deuxième grand quintet historique (avec Wayne Shorter, Herbie Hancock, Tony Williams et Ron Carter) ; en 1969 pour les prémices du jazz-rock ; en 1973 à Berlin et en 1975 à New York, pour une immersion totale et détonante dans le jazz fusion. Puis le silence, jusqu’à son triomphal retour en 1981. Assorti d’un excellent livret de la plume du critique Ashley Kahn et d’archives inédites, le coffret apporte un éclairage live sur la création de la légende Miles Davis.
Un style unique
Thelonious Sphere Monk (1917-1982) peut être considéré comme un des génies les plus singuliers du jazz, voire de la musique du XXe siècle. Pianiste au jeu particulier, génial compositeur dont certains morceaux sont devenus des standards du jazz, acteur et prophète du mouvement bebop (même s’il en refusait l’étiquette), personnage relativement énigmatique, il fascine toujours par l’originalité de son style, intemporel et unique. La réédition de « The Complete Riverside Recordings » (Riverside/Universal), coffret de 15 CD (paru pour la première fois en 1986) couvrant la période allant de 1955 à 1961, permet de retrouver cette figure si spéciale dans l’histoire du jazz, aux côtés de certains des plus grands jazzmen contemporains, John Coltrane, Sonny Rollins, Coleman Hawkins, Max Roach, Gerry Mulligan ou encore Art Blakey. Un seul regret, aucun titre inédit ou prise alternative pour compléter cet imposant document sonore.
Frémeaux & Associés poursuit l’édition de son intégrale Charlie Parker (studio et radio) avec la parution du volume 9, « My Little Suede Shoes - 1950-1951 ». Où l’on retrouve le génial saxophoniste-alto, inventeur du bebop, notamment en live lors de concerts en Suède ou, avec des cordes, lors d’une retransmission radio depuis le Birdland de New York, ou encore à Paris en novembre 1950 pour le Poste parisien. Et pour certains enregistrements avec des accompagnateurs comme Miles Davis, Coleman Hawkins, Max Roach, Roy Haynes ou une pléiade de musiciens afro-cubains. Le Bird vole toujours.
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