Théâtre
Il a beaucoup été écrit que « le Mariage de Figaro », qui date de 1784, préfigurait la Révolution française. Jean-Paul Tribout, metteur en scène et interprète de Bartholo, « n’imagine pas Beaumarchais taillant sa plume pour préparer la prise de la Bastille, mais plutôt utilisant son génie de dramaturge joyeux pour soutenir les revendications d’une classe montante, la bourgeoisie, pour réclamer, dans tous les domaines, la liberté ».
Le spectacle est très clair, très heureux. La distribution est bonne. Les costumes d’Aurore Popineau sont pleins de grâce, les lumières de Philippe Lacombe très flatteuses et le décor d’Amélie Tribout est simple. Il laisse le plateau du Théâtre 14 aux interprètes. La mise en scène est fluide, vive et la direction de jeu, très précise, nous permet d’entendre clairement ce texte immense et jubilatoire.
Beaumarchais nous amuse et les comédiens s’en donnent à cœur joie dans la malice et l’alacrité. On ne rappellera pas tous les détails d’une comédie qui nous ravit. Elle est à la fois très cocasse et très sérieuse dans les thèmes qu’elle brasse. Les comédiennes sont ravissantes et déliées : Marie-Christine Letort, avec sa belle voix et sa sensualité, est une comtesse touchante ; Agnès Ramy une Suzanne intelligente et coquine à souhait ; Claire Mirande une Marceline qui a de la noblesse ; Alice Sarfati une très mignonne Fanchette.
Jean-Marie Sirgue est savoureux en Brid’Oison, Marcel Samuel parfait en Bazile, tout comme Pierre Trapet en Antonio et Jean-Paul Tribout lui-même en Bartholo. Xavier Simonin donne au comte Almaviva ce qu’il faut de morgue bientôt vaincue. Chérubin, ici, n’est en rien ambigu. C’est un jeune homme viril qui charme chacun mais garde son quant-à-soi.
La liberté d’écrire
Éric Herson-Macarel, que l’on a beaucoup applaudi, ces dernières saisons, dans « le Porteur d’histoire », est un interprète de grand talent qui donne à Figaro une maturité très intéressante. C’est évidemment dans le grand monologue qu’il déploie toute la profondeur et la virtuosité de son art. Beaumarchais nous parle : « Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jours, si légers sur le mal qu’ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais... que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. »
Et il n’y a pas que cela dans ce grand moment de la littérature française. Courez retrouver ce chef-d’œuvre, ses rires et ses leçons très modernes.
Théâtre 14, du mardi au vendredi à 21 heures, samedi à 16 heures et 20 h 30. Durée : 1 h 50 sans entracte. Tél. 01.45.45.49.77, www.theatre14.fr.
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