Théâtre
De face, sur toute la longueur du mur du fond, une estrade à laquelle on accède par une longue volée de marches. On distingue quelques instruments de musique. Au-dessus, un grand écran. De chaque côté, deux plateaux plus étroits, sur lesquels il y a des sièges, un coin avec une table pour des entretiens, des interviews en ouverture et en fermeture.
Ces trois plateaux circonscrivent un espace recouvert de gazon sur lequel les dix interprètes, cinq filles et cinq garçons, plus un musicien (d’autres s’emparent d’instruments pendant le spectacle), s’avancent pour jouer en chorals, ou à deux, ou à trois, ou plus, selon les scènes et les époques.
On se rappelle, ou l’on découvre, la structure de base du livre de Michel Houellebecq, qui est en scène, narrateur en blouson d’aviateur, pinçant sa cigarette, voûté et flottant dans ses vêtements. Deux frères, Michel, un scientifique qui mettra au point le clonage humain, Bruno, un prof qui a beaucoup de désirs d’aventures sexuelles. On est dans les années 1990 – mais cela finit en 2076 – et l’on voit se débattre des rejetons des années 1960, révolution des mœurs qui tourneboule les esprits et taraude les corps.
Deux fois une heure quarante, sur un excellent rythme, et avec une intelligence profonde de l’humour de Michel Houellebcq, qui donne leur liant à des scènes qui se succèdent sur un rythme vif, avec des moments hilarants et d’autres déchirants. La troupe de Julien Gosselin vient du Nord. Certains sont passés par l’école de Stuart Seide. Ils sont tous très beaux et frais, et très bons comédiens. Ils n’ont pas même 30 ans. La musique, les effets (un peu de brouillard et de vent, notamment pour l’Irlande !), la vidéo – reprise en direct ou documents filmés –, tout fonctionne à merveille.
C’est une réussite et, que l’on soit concerné directement par les époques évoquées ou beaucoup plus jeune, le propos touche et l’on admire cette traduction en opéra rock.
Ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, dans le cadre du Festival d’automne, à 20 heures du mardi au samedi, dimanche à 15 heures. Durée : 1 h 40, entracte 30 minutes, deuxième partie : 1h40. Jusqu’au 14 novembre. Tél. 01.44.85.40.40, www.theatre-odeon.eu.
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