Classique
Cette fin d’année a vu la parution de trois coffrets de DVD majeurs pour l’histoire de l’interprétation musicale dans les domaines du piano, du violon et de la voix. Daniel Barenboïm, qui joue les 32 Sonates de Beethoven depuis l’enfance, les a enregistrées à Vienne en 1982-1983 alors que le film musical n’était que balbutiant. Il a voulu pour la réalisation Jean-Pierre Ponnelle et pour cadre les palais viennois Lobkowitz, Rasumowsky, Kinsky et Hetzendorf, qui ont un riche passé musical. Barenboïm, qui a réenregistré ces sonates en direct vingt ans plus tard à l’Opéra de Berlin, dont il était devenu le directeur musical (EMI Classics DVD), était alors beaucoup plus spontané dans ses interprétations. Ces enregistrements réalisés en 35 mm ont été numérisés et adaptés à la technique Blu-ray. Une pierre blanche dans l’interprétation des Sonates de Beethoven (1 coffret de 3 DVD ou 3 Blu-ray discs EuroArts).
Le cinéaste français Bruno Monsaingeon a consacré une partie de sa carrière à filmer les immenses interprètes qu’étaient le violoniste Yehudi Menuhin (1916-1999) et le baryton allemand Dietrich Fischer-Dieskau (1925-2012). Deux coffrets leur sont consacrés, éditions définitives où l’amateur trouvera tout ce qu’il y a à savoir et à entendre des archives de ces deux géants. Avec Menuhin, des conversations tardives (1994), passionnantes, sur la vie d’un musicien qui a côtoyé Bartók, Enesco, Jean Paul II, les Rolling Stones, et qui a pratiqué le yoga au plus haut niveau avec BKS Iyengar. Les documents sur son retour en Union Soviétique, ses rencontres avec des musiciens tels Rozhdestvensky et Postnikova et les fils de David Oïstrakh et en bonus « le Grand Échiquier » de 1977 sont les points forts de ce précieux coffret (4 Blu-ray discs EuroArts).
L’édition consacrée à Fischer-Dieskau est plus colossale encore, avec ses 6 disques et un album de textes et de photos qui est un monument. Parmi les films, des classiques déjà connus, comme les master classes de Berlin (« Le Maître chanteur ») ou les récitals avec Hartmut Höll (Schubert, Schumann) et Christoph Eschenbach (« la Belle Meunière », Pleyel, 1992). Et surtout deux films inédits (« la Voix de l’âme », 1995, et « Paroles ultimes ») où le chanteur se confie, raconte des souvenirs, sa rencontre avec le soprano roumain Julie Varady, qui devint son épouse, et des anecdotes plus que croustillantes sur les plus grands chefs d’orchestre et solistes d’Allemagne. Plus qu’un monument, un tombeau (6 Blu-ray discs et un album relié Euroarts).
Cinquante ans de bonheur
Un coffret de 31 CD, autre trésor, fait revivre l’art de la pianiste autrichienne Lili Kraus (1933-1958). Née mi-hongroise mi-tchèque, elle incarne, via les compositeurs de la Vienne classique (Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert), mais aussi Brahms et Bartók, le chic de la Mitteleuropa, tout un art disparu après le premier conflit mondial. Ses 78 tours, 33 tours, enregistrements stéréophoniques même, ressuscités des fonds Pharlophone, Ducretet-Thomson, Discophiles français, sont réédités dans un luxueux coffret par Erato. Cinquante années de bonheur musical désormais disponibles.
Deux livres seulement, mais essentiels. Nicolas Le Riche, dont on a souvent ici loué l’art exceptionnel, et encore récemment pour sa soirée d’adieux de Danseur étoile du Ballet de l’Opéra de Paris, se voit consacrer par la photographe Anne Deniau un superbe album. Deux facettes pour un artiste qui en a tant : « Nicolas », avec des clichés en noir et blanc et en couleurs de son univers personnel, et « Le Riche », avec de superbes photos de scène, coulisses et tournées (Éditions Gourcuff Gradenigo, 320 p., 29 euros).
« Musique au château du ciel », de John Eliot Gardiner, est sans doute ce qui a été écrit de plus passionnant sur Jean Sébastien Bach, le mettant en perspective dans son époque et son pays. Devenu une autorité en la matière, le chef anglais, désormais président des Archives Bach de Leipzig, réussit, contrairement aux biographes du passé, à en faire un personnage intéressant et dément magistralement le « mutisme d’huître à l’égard de son œuvre » que lui attribuait Hindemith (Flammarion, 746 p., 35 euros).
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série