LES AUTEURS ont du métier, du style, une personnalité. Ils connaissent bien le théâtre et aiment les comédiens. C’est pourquoi Agnès Besse et Daniel Besse, épouse et mari à la ville, comme on dit, peuvent-ils se permettre d’écrire « Toutou ». Une pièce qui part de presque rien, mais, sous la houlette d’Anne Bourgeois, un des meilleurs metteurs en scène du moment, ce presque rien prend une consistance de plaisante comédie. Un soir, Alex (Patrick Chesnais), qui est sorti pour promener le chien, revient, laisse à la main, mais sans Toutou qui s’est sauvé. Catastrophe pour Zoé (Josiane Stoleru). Les humeurs tournent au vinaigre. Survient leur ami de toujours, Pavel (Sam Karmann). Comme il ne va pas très bien non plus, il ne va pas arranger les choses.
Les personnages, des cinquantenaires très « parisiens », qui ont fait ce qu’il faut pour sauver le monde (ils ont été engagés dans différentes aventures humanitaires en ex-Yougoslavie), sont très bien dessinés. Dès qu’il y a un problème, ils sautent sur leurs portables et appellent le bout du monde. Le fiston de Zoé et Alex vit à New York. Il va être prévenu sur le champ de la disparition de Toutou. C’est un petit signe qui cerne à merveille dans quel monde on est.
Anne Bourgeois imprime un rythme excellent à la comédie bien composée et écrite avec une cocasserie certaine et en même temps du sentiment. La tragédie plane. On devine le désarroi de Zoé, la plus vulnérable, ou les souffrances de Pavel, le plus démuni face à la cruauté des histoires d’amour. Alex est un intellectuel, un philosophe qui s’est beaucoup engagé. Mais la vie quotidienne n’est pas faite pour lui.
Ici, bien sûr, la force émotionnelle et spirituelle est donnée par le jeu. Ils sont tous les trois formidables. Très fins, profonds, musicaux. Trois très grands interprètes qui jouent et se jouent de cette comédie faussement légère. Très bien dirigés par Anne Bourgeois, Josiane Stoleru, Patrick Chesnais, Sam Karmann ravissent le public qui s’amuse de très bon cœur. Et pas seulement, car le trio sait trouver ce qu’il y a de grave au cœur du rire.
Théâtre Hébertot (tél. 01.43.87.23.23), à 21 heures du mardi au samedi, en matinée le samedi à 17 h 30, dimanche à 16 heures. Durée : 1 h 30 sans entracte. Texte publié par « l’Avant-Scène théâtre » avec un dossier documentaire (12 euros).
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