Théâtre
Le pont d’un bateau, des hublots. Des malles amoncelées. Une jolie scénographie de Stéfanie Jarre. Un homme surgit, élégant dans son trench-coat et son costume à l’anglaise signés Pascale Bordet. Des lumières de Jacques Rouveyrollis, des sons de Maxime Richelme. Tout cela est très soigné et plaisant.
Cet homme est le narrateur du livre de Stefan Zweig « le Joueur d’échecs », livre connu, célèbre parce qu’il parut après la mort de l’écrivain autrichien, à Petropolis, au Brésil, le 22 février 1942. Et parce qu’il est très fascinant. Zweig se suicida avec sa femme. Ici, dans l’adaptation d’Éric-Emmanuel Schmitt, il est confondu avec le narrateur. Il est sur le bateau et, à la fin on le verra avaler du Véronal. La femme n’est pas présente, mais elle intervient parfois en voix off.
L’essentiel tient au cœur même du livre. Sur ce bateau qui traverse l’Atlantique, il y a des journalistes, car, parmi les passagers, il y a Mirko Czentovic, champion du monde d’échecs. Un homme venu d’un milieu modeste, un homme assez inculte et fruste et pourtant champion du monde. Cela interpelle le narrateur. Il aimerait bien voir le champion à l’œuvre. Il joue donc, lui, modeste tacticien, avec sa femme, au milieu du salon des premières. Il arrive à attirer le champion et aussi un homme qui accepte de payer pour jouer contre lui. Mais voici qu’un autre joueur se présente. Un homme dont on va apprendre la vie. Il a survécu à un enfermement épouvantable dans une chambre d’hôtel-prison où les Nazis le retenaient. Un jour, il avait réussi à dérober un livre. Il rêvait d’un roman, c’était un ouvrage savant sur les plus grandes parties d’échecs du monde. Mais bientôt, il joue mentalement contre lui-même, et perd la raison. Il s’en sort et vogue donc sur ce navire. Mais la tentation sera trop grande. Il va jouer jusqu’à menacer à nouveau sa raison.
C’est cela que raconte « le Joueur d’échecs ». Francis Huster, dirigé avec délicatesse par Steve Suissa, est le narrateur. Il fait passer toute la complexité des récits. Il incarne l’écriture. Il est fin, profond, il a une autorité et une douceur qui conviennent parfaitement à ce « personnage ».
Théâtre Rive-Gauche, du mardi au samedi à 19 heures et en matinée le samedi à 17 heures. Jusqu’au 4 janvier. Durée : 1 h 20. Tél. 01.43.35.32.31, www.theatre-rive-gauche.com.
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