Un bistrot qui a de l’ambition

LE DÉCOR, repensé par le propriétaire Arnaud Bradol, joue la carte de la pierre des origines, des poutres en acier et de la céramique d’antan. Sous une moquette qui recouvrait les murs, surprise, on découvre une belle fleur des champs, qui va s’imposer comme le nom de l’établissement.

Côté cuisine, Arnaud Bradol fait équipe avec Nicolas Duquenoy, qui a appris la rigueur avec Manuel Martinez, le magicien du Louis XIII, sur les quais, et fait les beaux jours de La Ferrandaise, rue de Vaugirard. Prix Lebey du meilleur bistrot de la capitale (avec La Ferrandaise puis le Beaujolais d’Auteuil, en 2006 et 2009), l’ami Nicolas a du talent, le sens du beau geste comme celui de la mise en assiette. Toujours coloré, c’est beau, c’est bon, raffiné sans chercher l’épate.

On applaudit sans retenue son carpaccio de bar à l’huile d’olive excité de poivre Sarawak, ses ravioles aux œufs de caille, poireaux et truffes d’été, ou la terrine de foie gras, confit de pommes et raisins secs. On jubile pour le carré d’agneau de Lozère, pommes fondantes et artichauts barigoule, ou la lotte vapeur relevée à la salicorne iodée. On lui réclame un bis, comme à un chanteur de charme, pour sa côte de veau signé Hugo Desnoyer.

Carte des vins bien garnie, qui mêle intelligemment les grands crus comme les vins de propriétaires. Nombreuses références de champagnes pour faire la fête. Pain Poujauran.

Les desserts emballent le gourmet avec les délicates tuiles farcies de mousse turron, sauce chocolat, litchis et framboises, un millefeuille de toute beauté et le baba de la maison. À la Marguerite, on choisit même son rhum comme chez Ducasse ! Mignardises de compétition avec le café.

Un bistrot qui a de l’ambition. Un lieu de vie aussi, avec un sous-sol destiné aux soirées musicales jazzy et un fumoir conforme.

49, rue Berger, 75001, tél. 01.40.28.00.00, www.alamarguerite.com. Formule déjeuner 29 euros, carte 55 euros, menu dégustation 70 euros. Pas de fermeture. Salle privatisable.