QUI NE CONNAÎT PAS Valère Novarina sera ébloui, subjugué par l’étrange langue, le propos complexe, le sens du jeu, l’humour, la vaillance des interprètes de ce nouveau spectacle. Qui connaît l’univers de l’écrivain, peintre, metteur en scène, trouvera en toute sincérité que l’artiste se répète un peu et que la représentation est trop longue. Réserve un peu cuistre au regard de la beauté et de la force de ce spectacle mais, franchement, il y a quelque chose d’un peu trop systématique dans la manière que déploie ici Valère Novarina.
Il s’appuie sur des comédiens remarquables. Une douzaine de fortes personnalités, filles et garçons, habitués de cette langue inouïe ou récents explorateurs de ces territoires littéraires hors norme. Le décor est pour l’essentiel une grande et superbe toile peinte de Novarina lui-même, les costumes, tous traités dans des rouges ardents, sont signés Renato Bianchi.
C’est vraiment remarquable. Mais on regrette qu’il y ait dans le mouvement même de la représentation quelque chose qui s’apparente à une suite de sketches irrésistibles. Or, ce qui compte tout de même, c’est le fond. Ce nouveau texte de l’écrivain se réfère profondément à la figure du Christ. Il y a quelque chose de sincèrement chrétien dans la pensée, les interrogations de l’auteur. Cela n’est pas asséné mais cela circule. Comme le sang, justement.
On peut voir le spectacle, s’en divertir, se réjouir, sans être frappé par ce questionnement. L’humour est ravageur. On est ébloui par la force et la beauté étrange de cette langue que l’on ne comprend pas complètement mais qui vous enveloppe, vous porte. L’intelligence et la virtuosité des interprètes est prodigieuse. Que cette légère réserve sur la longueur de la représentation et les redites ne vous dissuade pas d’assister à ce spectacle, l’un des plus étonnants qui soit actuellement à l’affiche.
Odéon-Théâtre de l’Europe (tél. 01.44.85.40.40), à 20 heures du mardi au samedi, 15 heures le dimanche. Jusqu’au 30 janvier. Durée : 2 h 30 sans entracte. Texte publié par P.O.L.
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