Le légendaire label Impulse ! (Verve/Universal) vient de publier « Both Directions at Once : The Lost Album », autrement dit un album studio inédit de John Coltrane. Il a été enregistré le 6 mars 1963 à la tête de ce qui est considéré comme son « Classic Quartet » : McCoy Tyner (piano), Jimmy Garrison (contrebasse) et Elvin Jones (batterie).
Cette découverte importante, à peine croyable, a une histoire. En cette journée de mars, le leader emmène son quartet dans le New Jersey, dans les studios d'Englewood Cliff de Rudy Van Gelder, le célébrissime ingénieur du son. Là, les quatre musiciens gravent plusieurs compositions originales, qu'ils n'enregistreront plus jamais ailleurs, et deux reprises. À la fin de cette séance, John Coltrane retourne chez lui dans le Queens où il réside alors avec sa première femme et muse, Juanita Naïma, et lui fait écouter la bande. Avant un silence de 55 ans !
C'est la famille de Coltrane qui a récemment découvert la bande et l'a confiée au label. Sur ce disque figurent notamment deux morceaux sans titre, « Untitled Original 11383 » et « Untitled Original 11386 », interprétés au saxophone-soprano, avec, pour ce dernier, un solo à l'archet de Jimmy Garrison.
Impulse ! propose deux albums : un CD simple, dans lequel figurent les sept titres gravés par le quartet ce jour-là, sélectionnés par Ravi, le fils de Coltrane, et une édition Deluxe, qui comprend en plus les prises alternatives de la même session, dont trois versions d’« Impressions ».
Chaînon manquant dans l'histoire d'un génie du jazz et d'une musique plus que centenaire, « Both Directions at Once : The Lost Album » réserve beaucoup d'autres surprises. « C'est comme si on découvrait une nouvelle chambre dans la pyramide de Khéops », commente un autre saxophoniste de légende, Sonny Rollins.
L'interrogatoire
De toutes les musiques de film, celle d'« Ascenseur pour l'échafaud », le film de Louis Malle réalisé en 1957, est parmi les plus célèbres. Et sa célébrité, elle la doit à un trompettiste alors âgé de 31 ans, Miles Davis, épaulé par un quintet franco-américain devenu tout aussi légendaire, Barney Wilen (saxe-ténor), René Urtreger (piano), à 83 ans le seul survivant de cette séance, Pierre Michelot (contrebasse) et Kenny Clarke (batterie).
La bande-son intemporelle a été publiée à plusieurs reprises depuis sa sortie en 1958, avec chaque fois des prises inédites. Une nouvelle version, annoncée comme exhaustive vient de paraître, complétée par un titre, « l'Interrogatoire de Julien », interprété par la seule section rythmique (2 CD Fontana/Universal). Une belle curiosité.
Country Blues
Multi-instrumentiste (saxophone & flûte), musicalement imprégné par le mysticisme, Charles Lloyd, 80 ans, a toujours aimé les passerelles entre les musiques. Avec une touche de psychédélisme dans les années 1960, des voyages en Inde et en Grèce, voire dans le rock californien, la soul et le funk, plus récemment. Avec « Vanished Gardens », son dernier CD, c'est à un voyage dans le country blues mâtiné de jazz qu'il convie ses fans (Blue Note/Universal). En compagnie d'une égérie du genre, Lucinda Williams, et d'un supergroupe qui porte bien son nom, The Marvels (Bill Frisell et Greg Leisz, guitares, Reuben Rogers, contrebasse, Eric Harland, batterie), le leader réinvente le genre, le transcende et lui donne sa bénédiction. Il suffit d'écouter la magnifique reprise d'« Angel », de Jimi Hendrix, en trio saxe, guitare et la superbe voix de Lucinda Williams, pour sentir l'émotion et le charisme qui se dégagent de cet album. Une perle.
Charles Lloyd donnera en France un concert unique ; et sans Lucinda Williams, le 5 juillet à Paris au New Morning.
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