Au masculin comme au féminin

Timbres de voix

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Publié le 17/09/2018
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Jazz-Cecil L. Recchia

Jazz-Cecil L. Recchia
Crédit photo : CARLOTTA FORSBERG

Jazz-Diana Krall et Tony Bennett

Jazz-Diana Krall et Tony Bennett
Crédit photo : VERVE

Jazz-Ana Popovic

Jazz-Ana Popovic
Crédit photo : MICHAEL ROUD

Dernier authentique jazz crooner, Tony Bennett, 92 ans, a fait du duo, ces dernières années, sa marque de fabrique. Après une émouvante rencontre avec Amy Winehouse (2011), une autre inattendue avec Lady Gaga (2014), voici que le vénérable chanteur, dont la voix porte toujours, forme un nouveau couple vocal, avec la swinguante pianiste et expressive chanteuse canadienne Diana Krall.

Dans « Love is Here to Stay », (Verve/Universal), il s'agit en fait plus d'un quatuor que d'un simple tandem, puisqu'ils rendent hommage à la musique des frères George et Ira Gershwin. Cela merveilleusement accompagnés par l'excellent trio du pianiste Bill Charlap (Peter Washington, contrebasse, Kenny Washington, batterie).

Un CD qui est une magistrale leçon de chant, sublimant des classiques de la musique populaire américaine, et une belle déclaration d'amour à l'œuvre impérissable des frères Gershwin. Un duo renversant par son immense classe vocale.

D'origine serbe, Ana Popovic s'est rapidement adaptée et imposée dans le monde relativement masculin du blues. Pour ce faire, elle a utilisé ses impressionnants talents de guitariste, au phrasé accrocheur et parfois dévastateur façon Jimi Hendrix, et une voix toute aussi accrocheuse et haute en couleur.

Autant d'éléments que l'on retrouve dans son nouvel album, « Like it on Top » (ArtisteXclusive Records/Socadisc). Avec des invités comme les chanteurs/guitaristes Keb Mo (également producteur du disque) et Robben Ford, la charmante jeune personne se fend, sur des compositions originales marquées par des histoires de femmes, d'un blues puissant et musclé, fort en rythmes et teinté de funk. Une femme au sommet du blues.

Hommages et voyages

Après s'être attaquée, pour son premier album, au riche répertoire du pianiste Ahmad Jamal, Cecil L. Recchia nous emmène, avec « The Gumbo » (L'Inouï Distribution), en voyage à La Nouvelle-Orléans. La chanteuse célèbre à la fois la Cité du Croissant, qui fête cette année son tricentenaire, et la recette de cuisine emblématique de la Louisiane. Pour couronner le tout, au milieu de plusieurs compositions personnelles pleines de la bonne humeur et du sens inné du groove propres à cette ville aux styles musicaux légendaires, elle cite des musiciens classiques et traditionnels du jazz New Orleans, Paul Barbarin, Sidney Bechet et Jelly Roll Morton notamment. Une ode au jazz indémodable. Cecil L. Recchia sera en concert le 9 octobre à Paris, au Sunside.

Avec « Birdy Heart » (AxolOtl/Frémeaux & Associés), c'est à un voyage dans les mélodies brésiliennes qu'offre Do Montebello. Avec une voix pleine de charme, lumineuse et fluide, d'une extrême douceur et à l'intonation berçante, la vocaliste, qui a « l'âme apatride », célèbre Aloysio de Oliveira, Vinicius de Moraes (« Imagem »), Antonio Carlos Jobim et Horace Silver (« Peace ») au milieu de ses propres titres. Elle présentera son disque le 10 octobre à L'Alhambra, à Paris.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9686