Cinéma
Au départ, « Trash » (ordures), un livre à succès de l’enseignant et auteur anglais Andy Mulligan, écrit pour tenter d’intéresser ses élèves adolescents à la littérature. L’histoire de trois jeunes qui vivent dans une immense décharge et luttent pour leur survie dans un univers dont la cruauté n’est pas édulcorée. Le sujet fut proposé à Stephen Daldry, le réalisateur de « Billy Elliot » et de « The Hours », et l’adaptation confiée à Richard Curtis, dont les compétences dépassent largement les scénarios de comédies romantiques pour lesquels il est connu. Et, alors que l’intrigue de « Trah » se situait dans un pays fictif, le Brésil fut choisi pour le tournage, d’où le titre actuel et l’ambiance sonore et visuelle inimitables du film.
L’histoire commence quand deux garçons des bidonvilles, qui ramassent chaque jour dans la décharge ce qui peut rapporter quelques sous, y trouvent un portefeuille. Ce dernier est recherché par son propriétaire, un avocat, mais aussi par la police locale, plus dangereuse que protectrice car aux ordres d’un politicien corrompu. D’où une fuite éperdue des gamins et d’un de leurs copains, aidés par un missionnaire américain (Martin Sheen) et une enseignante bénévole (Rooney Mara).
Les jeunes interprètes sont très attachants dans ce film au rythme soutenu, avec des scènes de poursuite et un suspense efficaces. On regrettera seulement le convenu de l’épilogue.
Les autres films de la semaine
Quatre films français à signaler, dans des genres bien différents. Dans « Respire », Mélanie Laurent, adaptant un roman d’Anne-Sophie Brasme, évoque l’amitié-haine de deux adolescentes, une perverse narcissique et sa victime (Lou de Laâge et Joséphine Japy). Dans « Marie Heurtin », Jean-Pierre Améris raconte comment, à la fin du XIXe siècle, une religieuse (Isabelle Carré) parvient à créer des liens et un langage avec une adolescente sourde et aveugle. Dans « la Prochaine Fois je viserai le cœur », Cédric Anger met Guillaume Canet dans la peau du gendarme devenu tueur en série, dans l’Oise, dans les années 1970. Et dans « Qui vive », premier film de la chef-op Marianne Tardieu, Reda Kateb tente de devenir infirmier malgré le déterminisme social (avec aussi Adèle Exarchopoulos).
Quant aux Américains, ils nous envoient un thriller qui bénéficie d’un scénario de Dennis Lehane, « Quand vient la nuit », de Michaël R. Roskam (« Bullhead ») ; et un mélo, « Serena », de Susanne Bier, d’après Ron Rash, qui réunit pour la troisième fois deux idoles hollywoodiennes, Jennifer Lawrence et Bradley Cooper.
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