Sur la piste des bons films

AU DÉBUT de l’année, les Américains tiennent le haut de l’affiche. Les nominations pour les oscars, décernés le 24 février, seront annoncées ce 10 janvier et la plupart des œuvres qui veulent ou peuvent prétendre à la statuette sont distribuées en France pendant cette période. C’est le cas de « Lincoln » (sur les écrans le 30 janvier), de Steven Spielberg, qui évoque la fin de la vie du président américain, incarné par Daniel Day Lewis, et son combat pour l’abolition de l’esclavage. Le film a été nommé sept fois pour les Golden Globes, que l’on présente à juste titre comme l’antichambre des oscars. Il est suivi, dans cette liste, avec cinq nominations, par « Django Unchained » (16 janvier), le western de Quentin Tarantino avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, et Leonardo DiCaprio dans le rôle du méchant, ainsi qu’« Argo », de Ben Affleck, sorti cet automne avec succès. Sont également bien placés « Zero Dark Thirty » (23 janvier), le récit par Kathryn Bigelow, première réalisatrice oscarisée (pour « Démineurs »), de la traque de Ben Laden, et « les Misérables » (13 février), la comédie musicale inspirée de l’œuvre de Victor Hugo portée à l’écran par Tom Hooper (« le Discours d’un roi »), avec Hugh Jackman et Russell Crowe. Et encore « Happiness Therapy » (30 janvier), variation sur la comédie romantique de David O’Russell avec le chéri de ces dames, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Robert de Niro. À découvrir aussi, dès cette semaine, « The Master » de Paul Thomas Anderson, sur la manipulation sectaire, primé au festival de Venise pour sa mise en scène et ses interprètes, Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman.

Le cinéma américain ce sera également, ce semestre, entre autres : « Hitchcock » (13 février) qui revit sous les traits d’Anthony Hopkins, « le Monde fantastique d’Oz » (3 avril) imaginé par Sam Raimi ou « Gatsby le magnifique » (15 mai) réinventé en 3D par Baz Luhrmann avec DiCaprio.

Amours toujours.

Côté français, on a le choix cette semaine entre une comédie romantique, « Un prince (presque) charmant », de Philippe Lellouche, avec Vincent Perez et Vahina Giocante, et un drame inspiré de l’affaire Stern (vue par Régis Jauffret dans « Sévère »), « Une histoire d’amour », première réalisation d’Hélène Fillières, qui réunit Benoît Poelvoorde et Lætitia Casta. On attend avec impatience le nouveau film d’Agnès Jaoui avec Jean-Pierre Bacri, « Au bout du conte » (6 mars). Avec intérêt « Möbius » (27 février), thriller d’Éric Rochant avec Jean Dujardin. Avec curiosité « Camille Claudel 1915 » (13 mars), dans lequel Juliette Binoche joue, sous la direction de Bruno Dumont, la sculptrice internée par sa famille dans un asile du sud de la France ; et une nouvelle version de la sulfureuse « Religieuse » (20 mars) de Diderot, réalisée par Guillaume Nicloux, avec Pauline Étienne et Isabelle Huppert. Et encore : « Alceste à bicyclette » (16 janvier), pour le misanthrope Fabrice Lucchini ; « l’Écume des jours »(24 avril), de Michel Gondry, d’après le livre de Boris Vian, avec Audrey Tautou, Romain Duris et Omar Sy ; « Des gens qui s’embrassent » (24 avril) de Danièle Thompson, avec Kad Merad et Monica Bellucci.

Des chevaux et des hommes : avec une comédie, « Turf » (le 13 février), de Fabien Onteniente ; et avec l’histoire de « Jappeloup » (13 mars) et de son cavalier, joué par Guillaume Canet, signataire du scénario. Anne Fontaine signe quant à elle son premier film anglo-saxon, « Perfect Mothers » (3 avril), d’après un roman de Doris Lessing, avec Naomi Watts et Robin Wright.

Le printemps apportera le dernier opus de Pedro Almodovar, « les Amants passagers » (27 mars) : les passagers d’un avion pensent vivre leurs dernières heures et se font des confidences… Tandis qu’en mai le festival de Cannes pourrait offrir des surprises signées Arnaud Desplechin (« Jimmy Picard », avec Mathieu Amalric dans le rôle de l’ethnologue et psychanalyste Georges Devereux, et Benicio Del Toro), François Ozon (« Jeune et Jolie »), Ashgar Faradi (« le Passé », avec Bérénice Bejo) voire Bertrand Tavernier (« Quai d’Orsay », d’après une BD mettant en scène un ministre évoquant Dominique de Villepin, joué par Thierry Lhermitte). Quant à ceux qui s’inquiéteraient, légitimement, pour la carrière de comédien de Gérard Depardieu, seront-ils rassurés d’apprendre qu’on le verra bientôt, outre dans « Turf », dans une comédie intitulée « les Boulistes », programmée opportunément le jour de la fête du Travail, le 1^er mai ?