CLASSIQUE - À LA CLÉ/DVD

Schumann par Dietrich Fischer-Dieskau

Publié le 26/09/2011
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Voici un coffret pour connaisseurs. Dietrich Fischer-Dieskau chante deux cycles de Lieder de Schumann, les « Eichendorff-Lieder Op. 39 » et les « Kerner-Lieder Op. 35 », accompagné par Hartmut Höll, filmés en 1987 lors d’un récital à Baden-Baden. Certes, la voix n’est plus toute jeune, mais quel art consommé du Lied ! En complément, un CD réunit les « Balladen » de Schumann, Liszt, Ullmann, des textes lus sur un accompagnement de piano par le grand baryton allemand, artiste accompli.0

1 DVD + 1 CD SWR Music Hänsler Classics (distribution Intégral).

Tosca à Zürich

Le premier Mario officiel au DVD de Jonas Kaufmann à Zürich (avril 2009) étonnera peut-être ceux qui l’ont entendu ou vu (la représentation a été télévisée en 2010) dans la mise en scène new-yorkaise de Luc Bondy reprise au Festival de Munich, hélas aux côtés de Karita Mattila, qui n’est aujourd’hui plus montrable en Tosca. À un an de distance, le ténor vedette allemand, qui ne s’économise pas assez, a perdu des qualités vocales, du timbre, de la puissance même car il obtient ses effets en forçant un peu désormais. Emily Magee est une Tosca crédible, à défaut d’être parfaite stylistiquement. Hampson compose un personnage de Scarpia étonnant. La production de Robert Carsen est comme toujours bien réalisée mais l’idée de vouloir faire entrer le théâtre dans l’église au début est un peu inutile. Paolo Carignani dirige un Orchestre de l’Opéra de Zurich très lyrique.

1 DVD Decca/Universal.

Claudio Arrau

Deux DVD nous rappellent quel grand artiste a été le pianiste chilien Claudio Arrau, disparu en 1991. Peter Rosen a réalisé deux films lors du grand retour (l’ultime) qu’il avait désiré faire dans son Chili natal en 1984, pour jouer devant des générations qui ne le connaissaient que de réputation et inspecter l’état de la nouvelle génération de musiciens du pays. Le concerto « l’Empereur » de Beethoven, joué devant 5 000 jeunes Chiliens dans la cathédrale de Santiago (avec autant d’auditeurs dehors sous la pluie devant un écran géant), n’est pas le meilleur de sa carrière, en raison de la direction bien raide et brouillonne de Victor Tevah, mais on y retrouve les vertus cardinales qu’il a toujours prônées : probité, fidélité au texte, sonorité pleine et phrasés somptueux. Le récital Beethoven, Schubert, Liszt, Debussy, Chopin, soit tous les compositeurs à qui il a consacré de grandes quasi-intégrales dans la dernière partie de sa carrière, est beaucoup plus fidèle à l’image d’Arrau dernière manière. Les témoignages du maître, bien que très âgé, et les retours sur son passé sont fascinants.

2 DVD séparés EuroArts.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9011