Mathias Malzieu, leader du groupe français Dionysos depuis 1993, est un miraculé. Alors qu'il approche de la quarantaine et s'apprête à faire la promotion de son premier long-métrage, « Jack et la mécanique du cœur », un film d'animation produit par Luc Besson, le chanteur découvre qu'il est atteint d'une aplasie médullaire idiopathique. Long séjour à l'hôpital, transfusions qui font de lui une sorte de vampire en quête de sang frais, puis, en octobre 2014, greffe de sang de cordon.
Ces épreuves, Mathias Malzieu les traduit dans un livre-journal, « Journal d'un vampire en pyjama » (Albin-Michel) et surtout dans son nouveau disque, « Vampire en pyjama » (Columbia/Sony Music). L'obsession du vampire y est omniprésente avec deux titres : « Vampire de l'amour », la chanson diffusée sur toutes les ondes, et un autre clin d'œil, « Vampire en pyjama ». Sans oublier l'excellent « Hospital Blues ». Un disque bouleversant, en forme de témoignage, qui est celui de la renaissance d'un homme qui revient de très loin, et de son groupe. Il sera en tournée en France dès le 16 mars et à Paris, au Grand Rex, le 3 mai.
Paysages sonores et Sud profond
Les voyages forment la jeunesse d'après le dicton. D'où la formidable longévité musicale de Charles Lloyd. Apparu sur la scène du jazz au début des années 1960, le saxophoniste-ténor (également flûtiste), qui fêtera en mars ses 78 printemps, est avant tout un conteur, empreint d'un certain mysticisme, qui adore entraîner son auditoire dans de longs voyages à travers les musiques. Pour son dernier album, « I Long to See You » (Blue Note/Universal), le leader et son groupe, The Marvels – dans lequel figure le très talentueux et somptueux Bill Frisell (guitare), plus des invités comme Norah Jones (chant) et le vénérable chanteur de country Willie Nelson (82 ans) – s'offrent des reprises inattendues. Comme « Masters Of War », tiré de l'album de Bob Dylan « The Freewheelin' » (1963), et « Last Night I Had The Strangest Dream » du militant folk antimilitariste Ed McCurdy (interprété par Willie Nelson). Et aussi quatre morceaux traditionnels, dont l'hymne chrétien « Abide With Me » et le classique « Shenandoah ». Soit une magnifique promenade dans des paysages sonores portés par le souffle épique chargé d'émotion du sublime ténor.
C'est à un voyage dans le Deep South des États-Unis que nous entraîne un autre saxophoniste-ténor, Raphaël Imbert, avec son projet intitulé « Music is my Home - Act1 » (Jazz Village/Harmonia Mundi). Pour cette randonnée et des recherches au pays du blues, de la musique cajun, du zydeco, du jazz New Orleans, du bluegrass et du folk blues, le leader s'est adjoint les services d'invités de marque : les bluesmen Alabama Slim (75 ans) et Big Ron Hunter, la violoncelliste Leyla McCalla et la chanteuse néo-orléanaise Sarah Quintana. Un superbe carnet de voyage(s) au cœur des racines d'un patrimoine musical exceptionnel, avec notamment « The Mighty Flood », signé Alabama Slim, racontant sa terrible expérience de Katrina. Un must du genre. Raphaël Imbert se produira le 20 février à Créteil dans le cadre du festival Sons d'hiver.
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