« Lors du diagnostic de la BPCO - qui souvent est très tardif – on arrive à un stade tellement fatigué qu’on n’arrive plus à faire trois pas sans s’essouffler.
Mais avec l’oxygène, l’activité physique est devenue mon deuxième médicament pour éviter les décompensations graves », témoigne Philippe Poncet.
Diagnostiqué à 49 ans, « dans un état lamentable » cet ancien skieur (et fumeur) de haut niveau a eu la chance de « pouvoir repartir » dans un nouveau cycle de vie grâce au sport. Avec son association « 02 & Cie », il créé des événements sportifs médiatiques qui offrent un coup de projecteur inédit sur la BPCO et surtout une autre manière d’appréhender les pathologies respiratoires.
« On sort d’un record du monde de vitesse à Grenoble, on a fait la première course avec handicap respiratoire dans un peloton de cent cinquante coureurs "normaux". En faisant l’ascension à plus de 2 100 mètres sur le Galibier, on a mis en exergue le fait qu’un coureur professionnel dans des conditions plus ou moins similaires à un BPCO pouvait "planter" au bout de seulement cinq cents mètres », raconte-t-il.
Aujourd’hui, avec la trentaine de personnes engagée dans son association, Philippe Poncet travaille sur un projet de « centre de réhabilitation intermédiaire », dans le but d’organiser notamment l’encadrement de l’activité physique chez les patients BPCO. « Il faut qu’au-delà des hospitalisations, les malades puissent bénéficier d’une certaine coordination post-diagnostic, post-centre de réhabilitation, pour les encourager dans leur pratique d’activité physique, insiste-t-il. C’est complètement stupide et aléatoire de laisser un patient réfléchir tout seul à ce qu’il peut faire en termes d’activité physique. Chez le BPCO, cela ne s’improvise pas. Il faut trouver un intérêt, du plaisir dans quelque chose que l’on peut mener sur la durée », déclare Philippe Poncet.
Encourager le patient
« La phase de réhabilitation respiratoire, ce sont certes d’abord des objectifs d’amélioration à court terme de la capacité à l’effort et du handicap, mais elle doit permettre aussi de s’interroger sur la manière d’intégrer le patient dans un projet d’activité physique qui perdure », rappelle le Dr Sandrine Stélianides, spécialiste de la réhabilitation à l’effort des BPCO au centre hospitalier de Bichat (Paris). « On s’adresse à une population très hétérogène, qui va du sportif comme Philippe Poncet, à la femme ménagère qui n’a jamais fait de sport », évoque-t-elle. Mais pour que la pratique d’une activité physique devienne une réalité durable chez ces malades, un relais au niveau des professionnels de santé – médecin traitant et pneumologue habituels du patient, s’avère essentiel. « Il faut encourager et relancer régulièrement le patient dans son projet d’activité physique. Ensuite, il faudrait probablement aussi davantage de relais associatifs », souligne le Dr Stélianides.
David Bilhaut
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