« Au-delà des collines », de Christian Mungiu

Questions existentielles

Publié le 21/11/2012
Article réservé aux abonnés

L’AMOUR, le libre arbitre, la religion, le bien, le mal : le Roumain Christian Mungiu, après « 4 Mois, 3 Semaines, 2 Jours », qui évoquait l’avortement et lui a valu la palme d’or du festival de Cannes en 2007, est plus que jamais ambitieux. Et son talent de cinéaste lui donne les moyens d’exprimer mille questions sur ces thèmes, dans une vision à la fois austère et passionnée.

Dans un couvent orthodoxe perdu dans les hauteurs, une nonne à la foi naïve accueille une amie qui revient d’Allemagne et entend renouer avec elle la relation exclusive qui les liait à l’orphelinat (Cosmina Stratan et Cristina Flutur, deux actrices étonnantes, conjointement primées à Cannes). Le comportement perturbé de la jeune femme va fortement troubler le microcosme religieux.

Même si on sait que le scénario écrit par Mungiu s’inspire des « romans non fictionnels » de Tatiana Niculescu Bran, qui avait enquêté sur la mort d’une jeune fille à la suite d’un exorcisme, on se laisse prendre par la montée de la tension et surprendre par les paroxysmes du récit. Cela grâce à une mise en scène qui orchestre confrontations intimes et ballets de femmes en noir dans un paysage aux lumières blanches. Un film troublant et fort dont il ne faut pas craindre la durée (près de deux heures trente).

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9193