UNE LEÇON de journalisme, d’écriture, portée par des artistes enjoués et fins. Alexandre Vialatte (1901-1971) fut professeur, journaliste, romancier. Il a traduit Kafka, mais ce sont les chroniques qu’il donnait chaque semaine au journal « la Montagne » de Clermont-Ferrand – et qu’il terminait par la formule « Et c’est ainsi qu’Allah est grand » – qui attisent sa célébrité (elles sont publiées chez Robert Laffont).
Le metteur en scène Jacques Nichet a opéré le montage. Charles Tordjman met en scène dans un décor amusant. Trois comédiens, dans des costumes de Cidalia da Costa qui disent bien le passé (années 1950-1960 surtout), s’emparent avec malice des textes, réunis sous le titre « Résumons-nous, la semaine a été désastreuse ». Christine Murillo, légère et musicale, Julie Pilod, inventive et cocasse, Dominique Pinon, fin et irrésistible, s’amusent et nous font partager les pleins et les déliés de l’écriture d’Alexandre Vialatte.
Des croquis d’une douce France et parfois des moments de délire, comme lorsqu’il commente un dessin de Chaval. On se souvient alors que Vialatte n’était pas seulement un charmant conteur, mais un être marqué par la défaite de 1940, un homme parfois sombre qui n’en dégustait qu’avec plus de gourmandise les beautés simples du monde.
Théâtre de la Commune d’Aubervilliers (tél. 01.48.33.16.16, www.theatredelacommune.com), mardi et jeudi à 19 h 30, mercredi et vendredi à 20 h 30, samedi à 18 heures, dimanche à 16 heures. Jusqu’au 31 octobre, puis en tournée, et notamment à Clermont-Ferrand, bien sûr, les 6 et 7 décembre aux Escales.
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