Jazz-rock
John Coltrane nous a quittés en juillet 1967 mais est toujours présent dans nos mémoires. Le saxophoniste, comme tous les grands artistes, a réussi à transcender la mort grâce à des chefs-d’œuvre universels et immortels. Qui, sur la fin de sa vie, ont beaucoup et chaudement alimenté le débat en raison de ses orientations musicales, du côté des formes les plus spirituelles et libres du jazz. Un débat qui pourrait reprendre avec la sortie officielle d’« Offering : Live At Temple University » (Resonance Records/impulse), un double CD gravé par la radio de cette université de Pennsylvanie en novembre 1966 et disponible jusqu’ici dans des versions pirates.
À cette époque, soit quelques mois avant sa mort, le leader, qui est pleine radicalité musicale, s’est « débarrassé » de son quartet classique. McCoy Tyner, Elvin Jones et Jimmy Garrison sont partis. Remplacés par Rashied Ali (batterie), Alice McLeod, devenue Mme Coltrane (piano) et Sonny Johnson (contrebasse). L’ensemble est agrémenté d’un second ténor, Pharoah Sanders, qui va jouer un rôle décisif dans la révolution engagée par son mentor. Pour ce concert, John Coltrane – qui joue aussi du soprano, de la flûte et qui, pour la première fois, chante – a invité (voire autorisé) d’autres musiciens à le rejoindre (deux saxophonistes-alto et quatre percussionnistes).
Quid de la musique ? Deux standards du répertoire coltranien, « Naima » et « My Favorite Things », ici totalement méconnaissables, et trois autres compositions originales, qui vont subir un traitement musical d’une exceptionnelle et violente intensité, loin, très loin de toute forme reconnaissable mais tellement riche en idées nouvelles. Le tout en rupture complète avec un proche passé, alimenté par les cris et les hurlements stridents et hystériques de Pharoah Sanders, dans les aigus, voire suraigus, de son ténor. Très datée aujourd’hui mais généreusement exemplaire et unique, cette musique… non musicale montre que l’étoile de John Coltrane continue de briller au Panthéon du jazz.
Cure de jouvence
Il est la gentillesse, la discrétion, voire la timidité même. Pourtant, la carte de visite de René Urtreger peut s’enorgueillir de compter des noms prestigieux, de Miles Davis (la légendaire musique d’« Ascenseur pour l’échafaud »), Lester Young, Stan Getz à…. Claude François (dans les années 1960) ou Sacha Distel. Sans oublier son immense travail au sein de divers trios. À désormais 80 étés, l’illustre pianiste vient de se faire plaisir en enregistrant, à la tête de son fidèle Trio (Yves Torchinsky, contrebasse, Éric Dervieux, batterie), un CD éponyme dans lequel il revisite avec brio et beaucoup d’inspiration aussi bien d’impérissables standards (Gillespie, Kern, Parker, Powell, Brubeck) que ses propres compositions. Le roi René possède toujours une pêche formidable en pleine cure de jouvence.
Batteur cathodique et très médiatique, Manu Katché poursuit un travail assidu avec son groupe actuel, même s’il vient de changer de maison de disques. Pour l’enregistrement « Live in Concert » (ACT/Harmonia Mundi), le leader avait emmené son équipe très bien rodée – Luca Aquino (trompette), Tore Brunborg (saxes), Jim « James » Watson (claviers) – au New Morning, à Paris, avec comme répertoire ses compositions originales. Soit une musique très climatique, aérienne, en suspens, parfois minimaliste et dépouillée, mais toujours très agréable à l’écoute, grâce à la très forte cohésion du groupe. À noter que son ancien label, ECM (Universal), vient de sortir « Touchstone For Manu », une compilation de ses meilleurs moments pour le label allemand, entre 2004 et 2012.
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