Attilio Maggiulli a créé la Comédie italienne, un petit théâtre qui défend depuis quarante ans le répertoire classique italien et surtout Goldoni et la commedia dell’arte. Il le fait vivre avec une ardeur sans défaut. Aujourd’hui, privé de tout soutien des tutelles, il monte un joli spectacle. Le voir, c’est se divertir, mais aussi soutenir une équipe artistique de grand talent.
Attilio Maggiulli a deux maîtres : Strehler et Goldoni. Il a travaillé auprès du fondateur du Piccolo Teatro, metteur en scène de l’inoubliable « Trilogie de la villégiature » avec la Comédie-Française. En composant « Une joyeuse et délirante villégiature », il emprunte à Goldoni des personnages et quelques situations. Il imagine une soirée à Paris, chez Silvia (Hélène Lestrade), comédienne qui a créé les plus grandes pièces de Marivaux. Elle reçoit ce soir-là Carlo Goldoni (David Clair), exilé à cause des cabales de Gozzi, et un ami de passage, Casanova (Vincent Morisse). Ajoutons deux valets délicieux, Colombine (Maëlle Salomon) et Arlequin (Alexis Long). Il est aussi un peu question de « l’Histoire de ma vie » de Casanova et de la Marquise d’Urfé, sa protectrice. Mais le fil Goldoni suffit.
Les amis vont donner quelques scènes de « la Trilogie de la villégiature ». Silvia sera Sabina et Goldoni son frère et d’autres personnages, tandis que Casanova incarnera un terrible pique-assiette et coureur de dots. C’est un argument fertile en rebondissements et en déguisements et Arlequin et Colombine s’en donnent à cœur joie. Les costumes ravissants, le jeu vif et souvent direct, les masques, la virtuosité des interprètes, tout fait de ce moment léger et brillant, un divertissement idéal.
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