À peine remis de la réédition majeure des enregistrements du pianiste serbe Ivo Pogorelich pour Deutsche Grammophon (« le Quotidien » du 15 juin), l’amateur de piano va devoir se ruer sur celle des enregistrements réalisés par l’Italien Arturo Benedetti Michelangeli (1920-1995). S’il est un pianiste qui a soigné sa légende et entretenu le mystère autour de sa personnalité, c’est bien lui, réputé pour annuler plus de concerts qu’il n’en donnait et qui se complaisait dans une présentation aussi austère que distinguée. Par ailleurs pilote d’avions et de voitures de course, il vivait isolé dans un château du Tessin
Dans la deuxième partie de sa carrière, Michelangeli a beaucoup enregistré pour Deutsche Grammophon en studio, certaines de ces gravures étant légendaires. Mais le trésor que représente la réédition sur 14 CD des enregistrements de jeunesse qu’il fit pour Parlophone (entre 1939, année de sa victoire au concours de Genève, et 1975), dont certains sont inédits, est inestimable. Le jeu de ce pianiste perfectionniste se caractérisait par une extrême précision, une luminosité et une palette de couleurs fantastiques et était empreint d’une indicible poésie. On s’est plu à penser qu’il a transmis en partie ses qualités à Maurizio Pollini, qui fut l’un de ses rares élèves. Impossible de détailler toutes les perles de ce coffret, qui contient principalement ses compositeurs de prédilection, Scarlatti, Galuppi, Chopin, Schumann, Debussy et Mozart. Majeur ! (Coffret cartonné de 14 CD, Warner Classics).
Autre réédition de poids, les enregistrements par Vladimir Horowitz de la musique de piano d’Alexander Scriabine pour la firme Columbia, en studio et en live, entre 1950 et 1976, réunis sur trois CD et remastérisés par Sony grâce aux techniques les plus modernes. Ce pianiste américain d’origine ukrainienne avait une prédilection pour Scriabine, devant qui il avait joué enfant, et qu’il a remis sur le métier tout au long de sa carrière dans un souci de constant perfectionnement. Ses interprétations sont magiques, empreintes de mysticisme dans les grandes œuvres comme « Vers la flamme » ou la « 9e Sonate : Messe noire », présente dans deux enregistrements de 1953 et 1965, et d’une virtuosité inégalée dans les pièces courtes, comme les « Études » et « Préludes » (Digipack de 3 CD, Sony Classical).
Autre archive majeure, la réédition d’œuvres de Dmitri Chostakovitch dans ses propres interprétations. « Shostakovich plays Shostakovich » propose une importante sélection jamais éditée sur CD de ses « Préludes et fugues », son « Concerto pour piano et trompette » dirigé par André Cluytens, et la « Sonate pour violoncelle », où il accompagne Mstislav Rostropovitch (2 CD, Warner Classics).
Pour la main gauche
Le dixième volume de la passionnante collection « les Musiciens et la Grande Guerre » offre deux concertos pour la main gauche, de Britten (« Diversions ») et de Korngold, tous deux parmi les nombreux morceaux commandés et créés par Paul Wittgenstein, pianiste qui avait perdu son bras droit au combat. C’est Nicolas Stavy qui les interprète magistralement sous la direction de Paul Polivnick (2 CD, Hortus).
Enfin, trois très jeunes pianistes, espoirs de demain. Tristan Pfaff enregistre un beau bouquet de « bis » ou « encores », favoris des pianistes et du public (quoique souvent non nécessaires à la fin d’un programme équilibré). De Gershwin à Satie, Sibelius et Albéniz, un beau florilège, très agréable à écouter (« Piano Encores », 1 CD, Aparté). Wilhelm Latchoumia propose un programme plus ambitieux avec « Extase Maxima », des transcriptions pour piano de Wagner par Liszt, Jaëll, Wolf, et une œuvre de Gérard Pesson (La Dolce Volta, 1 CD). Et on attend beaucoup de Rémi Geniet, 22 ans, dont le CD consacré à J.S. Bach (Partita n°4, Suite anglaise n°1) est une belle réussite (1 CD, Mirare).
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