DISPARU en 1967 dans sa 41e année, John Coltrane fut un jazzman jamais réellement satisfait de sa quête musicale, comme le prouvent les enregistrements en studio et live de la fin de sa carrière. Une dizaine d’albums (Impulse !/Universal) marquants de cette période tourmentée du multi-instrumentiste et qui avaient été mis sur le marché à l’époque à titre posthume, viennent d’être réédités. Quasiment tous présentent deux caractéristiques : le début de la fin du célébrissime quartet (McCoy Tyner, piano, Jimmy Garrison, contrebasse, Elvin Jones, batterie) et la recherche d’un langage universel à travers l’esthétique du cri –au-delà de la révolution stylistique du free jazz et de l’avant-garde de l’époque – et d’un certain mysticisme religieux.
« Expression - September 23, 1926 - July 17, 1967 » rassemble les derniers enregistrements du leader (en février et mars 1967), à la tête d’une nouvelle formation comprenant sa femme Alice (piano), Rashied Ali (batterie), le fidèle Jimmy Garrison et surtout un second saxophoniste-ténor aiguillonneur, Pharoah Sanders. Avec un titre, « To Be », interprété à la flûte par Coltrane, une grande première. « Coltrane, Live at the Village Vanguard Again » (1966) présente la même formation dans une reprise exceptionnelle d’un tube du saxophoniste, « My Favorite Things ». Plusieurs albums réédités ont des titres totalement orientés vers le cosmique et le mystique : « Cosmic Music » (1966), « Sun Ship » (1965, gravé avec le quartet original), « Om » (1965), hymne au jazz le plus libre et au cri le plus strident, et « Infinity » (1965/1966), avec des rajouts de cordes d’Alice Coltrane pour donner une dimension encore plus religieuse. Enfin, dans le lot figurent deux enregistrements en direct, « Live in Seattle » (1965), avec deux « souffleurs », Pharoah Sanders et Donal Garrett (clarinette basse), et « Concert in Japan » (1966 ), avec des échanges de folie entre les différents protagonistes. Une musique à consommer sans modération mais avec précaution en raison de sa modernité et de sa transe, jamais égalée depuis.
Réunions.
La collection « Original Jazz Classics » (Universal) compte trois nouvelles rééditions importantes. Le légendaire « The Quintet - Jazz at Massey Hall » a été enregistré en mai 1953 à Toronto (Canada) par un quintet de rêve Dizzy Gillespie (trompette), Charlie Parker (saxe-alto, présenté alors comme Charlie Chan pour des raisons de contrat), Bud Powell (piano), Max Roach (batterie) et Charles Mingus (contrebasse). Outre une musique tout à fait vivante et vivace, exceptionnelle et historique, devenue presque classique aujourd’hui, il faut noter que c’est la dernière fois que Gillespie et Parker se produisaient ensemble. Un sacré rassemblement de poids-lourds fondateurs de be-bop.
Autre réunion, celle autour de Thelonious Monk pour « Misterioso » (1958), où figurent notamment Johnny Griffin (saxe-ténor) et Roy Haynes, pour un disque clé dans la carrière du célèbre maître pianiste, avec en prime trois titres inédits, dont un medley avec la présence d’Art Blakey (batterie). Troisième réédition : Bill Evans en trio dans « Moon Beams » (1962) et à la batterie, Paul Motian, récemment disparu, et trois morceaux inédits.
Enfin, il faut absolument redécouvrir Stan Getz en 1960 à Copenhague, durant son exil européen, dans « At Large » (Storyville/Codaex, 2 CD) autour d’une série de très belles ballades, d’une rythmique locale et réécouter le son énorme et plein et le jeu subtil d’un saxophoniste-ténor devenu historique. Une réédition qui remet les pendules du jazz à l’heure.
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