Dans le secteur privé comme dans le domaine subventionné, le public a retrouvé avec joie le chemin des théâtres. Pionnier, Le Belleville, salle à jauge modeste mais foyer très actif de la création depuis quelques années. Après « Hedda », reprise avec succès jusqu’au 5 juillet, c’est une création de et par Gérard Potier, l’un des comédiens de Joël Pommerat, qui tient l’affiche jusqu’au 27 septembre. Un titre qui annonce une couleur personnelle et sociopolitique, mais un propos spirituel : « Une vie de Gérard en 0ccident ! » (theatredebelleville.com).
À l’avant-garde également, Emmanuel Demarcy-Mota. Directeur du festival d’Automne (avant-programme sur festival-automne.com), et patron du Théâtre de la Ville, il a offert au public, durant toute la période du confinement, des liens très fertiles avec le public. Mise à disposition de captations, notamment, sur le web, et ces « consultations » auxquelles ont été associés des comédiens, recrutés spécialement, mais aussi des médecins. On a retrouvé certains d’entre eux lors de la réouverture de l’Espace Cardin dès le 22 juin. Deux jours de théâtre non-stop, de rencontres, de spectacles. Un vrai succès et l’heureux sentiment de renouer avec une pratique que l’on aime : découvrir et… applaudir.
Sur cette lancée, Emmanuel Demarcy-Mota a élaboré une programmation tout public (jeunesse) jusqu’au 29 juillet, à l'Espace Cardin ou aux Abbesses (theatredelaville-paris.com/fr). Jusqu’à demain (samedi 11), « Alice traverse le miroir », version un peu déroutante par Fabrice Melquiot de Lewis Carroll, avec bons comédiens et belles images, et « Venani ou pourquoi ma sœur ne va pas bien », par Olivier Letellier et le soutien des Tréteaux de France. Du 16 au 18 juillet, « Udo, complètement à l’est », par la compagnie très inventive qu’est La Cordonnerie, et, du 22 au 29, « J’ai trop d’amis », une création de David Lescot. Accès gratuit pour les moins de 14 ans et pour les personnels soignants et pour les autres prix unique de 10 €. Un bel effort en attendant la rentrée.
Ce sont deux exemples, il y en a bien d’autres. Wajdi Mouawad, à la Colline, a lui aussi noué des liens très forts avec le public pendant le confinement en faisant parler des comédiens « au creux de l’oreille » des spectateurs, par rendez-vous téléphoniques. Cet été, il propose jusqu'au 18 juillet « Littoral », l’un de ses textes fondateurs, créé en 1997. Une distribution importante, les thèmes de la guerre, du voyage, de la famille, orchestrés avec profondeur et originalité. Un spectacle long, trois heures environ (colline.fr).
Au Théâtre 14, le ParisOFFestival rassemble un bouquet de quinze spectacles qui auraient dû se donner à Avignon. Ici, on paye selon ses possibilités. Le copieux programme est à goûter du 13 au 18 juillet (theatre14.fr).
Autre festival, Paris l’été, héritier de Paris Quartier d’été, propose une version brève mais riche, du 29 juillet au 2 août, principalement au lycée Jacques-Decour, dans le 9e, l’un des lieux déjà bien connu du festival, qui a invité danseurs, musiciens, comédiens. À déguster sans retenue (parislete.fr) !
Et encore Le mois d'août de la culture, qui, à l'initiative de la Ville de Paris, doit permettre à des artistes de la région de se produire dans l'espace public (places, parcs, jardins…).
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