DEUX VOLÉES de gradins longent de part et d’autre une estrade assez large qui donne à droite et à gauche sur des portes teintes d’un rouge orangé passé au soleil, portes qui ressemblent un peu à celles d’un corral. À l’arrière, des dégagements, des apparitions. Les scènes fonctionnent comme autant de tableaux et c’est bien en tableaux qu’est conçue la pièce de Tirso de Molina, « El Burlador de Sevilla » (le trompeur), publiée en 1625 et modèle du « Dom Juan ou le convive de pierre » de Molière.
Christian Schiaretti, directeur du TNP de Villeurbanne, a élaboré un triptyque autour du Siècle d’or. Il y a quelques semaines, il a mis en scène une version très originale des huit premiers chapitres de « Don Quichotte ». C’était un spectacle blagueur avec la jeune classe, la troupe qui a mûri au fil du temps, centre vivant de l’institution. Viennent aujourd’hui, en diptyque, « Don Juan » et « la Célestine », le célèbre chef-d’œuvre de Tirso de Molina, qui date de 1499.
Le « Don Juan » de Tirso de Molina, comme le souligne Schiaretti, ne sait pas qu’il est Don Juan. Ce n’est pas un athée qui défie le ciel mais plutôt un impie qui craint pour son salut. Il séduit, il fuit, mais il affronte le commandeur jusque dans l’église où est le tombeau.
Des costumes magnifiques, des lumières très bien distillées, un peu de musique, avec notamment une cantate de Bach interprétée par une fanfare (en l’occurrence cubaine) aux accents fracassants de cortège funéraire du sud… La traduction à huit mains est vive, drue. Les jeunes visages maquillés d’un blanc baroque, en font leur miel. Il faudrait tous les citer car ils savent à merveille donner vie à ces personnages lointains, mais humains et drôles. Le couple Don Juan (Julien Tiphaine) et Catalinon (Damien Gouy), précurseur de Sganarelle, est particulièrement frappant.
Théâtre national populaire de Villeurbanne (tél. 04.78.03.30.00), en alternance avec « La Célestine », de Fernando de Rojas, jusqu’au 27 février. Durée : 2 h 30 sans entracte. Le spectacle, comme « la Célestine », sera repris à Nanterre-Amandiers (tél. 01.46.14.70.00) à partir du début mars pour cinq semaines.
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