L’événement de l’année, en matière de piano, c’est la réédition, dans un coffret cartonné avec les pochettes d’origine, des 14 enregistrements mythiques que fit pour Deutsche Grammophon le pianiste serbe Ivo Pogorelich entre 1981 et 1995, au sommet de sa gloire. Trois prodigieux récitals Chopin, des « Tableaux d’une exposition » de Moussorgski qui feraient presque oublier ceux de Richter, des Bach ensorcelants et Liszt, Ravel, Scarlatti, Prokofiev…
Quand Ivo Pogorelich parut sur la scène pianistique internationale en 1980, ce fut à son élimination au concours Chopin de Varsovie qu’il dut sa première célébrité. Martha Argerich claqua la porte du jury pour marquer sa désapprobation. Surfant sur cette vague médiatique, il fit une carrière surprenante. Le phénomène Pogorelich consistait alors en un savant dosage entre une virtuosité impeccable, une musicalité indéniable, une sonorité singulière, une miraculeuse dynamique dans les nuances et une certaine dose d’excentricité, particulièrement l’affectation d’un caractère réfractaire à la sympathie avec le public. Puis il y eut un long silence et un retour à la scène montrant un pianiste dont la maturité n’était pas forcément avantageuse. On a perdu l’habitude d’aller l’entendre, tant le fossé s’est creusé entre lui et le public. On n’en applaudit que plus le retour de ces enregistrements mythiques (coffret de 14 CD, Deutsche Grammophon/Universal).
Autre légende du clavier, Yvonne Lefébure, disciple d’Alfred Cortot, grande pédagogue, a laissé un héritage discographique tardif, formidablement exploité par les Éditions Solstice. Dans « Testament », la première édition de ses enregistrements réalisés pour la BBC en 1961 et 1963, on trouve l’essence même du répertoire de cette grande interprète : Ravel et ses « Valses nobles et sentimentales », Fauré, Schubert et le second livre des « Préludes » de Debussy, totalement inédit (1 CD mono, Socadisc).
Octogénaire et encore actif à la scène, Menahem Pressler, qui fut pendant 53 ans le pianiste du Beaux Arts Trio, fait carrière seul et se lance dans l’enregistrement des Sonates de Mozart. Le premier volume en donne un avant-goût très désirable (1 CD, La dolce volta).
On qualifiera certainement demain le pianiste russe Grigori Sokolov de légendaire ou de mythique. Aujourd’hui, il est l’un des plus fascinants pianistes en activité et chacun de ses récitals est un événement. C’est dire si l’enregistrement du récital donné au festival de Salzburg en 2008 est précieux, avec un beau programme Mozart, Scriabine, Chopin, Rameau et Bach (2 CD, Deutsche Grammophon ).
En descendant du piédestal des légendes on trouve dans les parutions récentes d’autres perles. David Fray, jeune pianiste français qui fait une belle carrière internationale mais ne réussit pas à nous convaincre en concert, vient d’enregistrer un magnifique CD consacré à Schubert. Avec la grande « Sonate en sol majeur » d’une belle intensité et sobriété et la « Fantaisie en fa mineur à quatre mains », jouée avec Jacques Rouvier (1 CD Erato/Warner).
Pierre Bouyer fait œuvre de musicologie (et musicalité) en enregistrant sur trois pianoforte d’époque les « Études symphoniques » de Schumann, dont plusieurs ont des versions posthumes. Il nous donne l’original, les études posthumes et une proposition de version globale strictement personnelle. Passionnant (coffret de 3 CD, Diligence).
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