Guitare, piano, trompette

Musiciens à suivre

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Publié le 09/09/2019
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La curiosité est soi-disant un vilain défaut, elle permet cependant de faire d'intéressantes découvertes : un guitariste anglais, un pianiste français et un duo israélien.

Né en Angleterre, installé à Paris depuis plus de vingt ans, Hugo Lippi est l'un des guitaristes les plus demandés comme accompagnateur. Sa carte de visite comporte les noms de personnalités aussi reconnues que Melody Gardot, Natalie Dessay, Marcel Azzola, Michel Legrand et, plus récemment, la pianiste/chanteuse australienne Sarah McKenzie.

S'il aime diversifier ses expériences, le guitariste n'en demeure pas moins le fidèle disciple de glorieux aînés, Django Reinhardt, Wes Montgomery ou Joe Pass, et d'une certaine tradition. Qui se manifeste très nettement dans son dernier album, « Comfort Zone » (Gaya/L'Autre Distribution). Et ce, dès le premier titre, avec une très belle reprise du « Manoir de mes rêves », de Django, morceau qui donne la tonalité du disque. Avec ses compagnons, le talentueux Fred Nardin (piano), Ben Wolfe (contrebasse) et Donald Edwards (batterie), deux habiles habitués du Lincoln Center de Wynton Marsalis, le leader virtuose s'installe dans une zone de confort musicale, pratiquant un jazz aux accents classiques, certes, mais tellement jouissif à l'écoute.

Hugo Lippi sera le 16 septembre à Paris, au Duc des Lombards, et le 12 décembre à Cergy, dans le cadre du festival Jazz au fil de l'Oise.

Hommage à Petrucciani

Vingt ans après sa disparition Michel Petrucciani continue de fasciner les pianistes français. Et son ombre bienfaitrice de planer sur le nouveau disque de Laurent Coulondre, « Michel On My Mind - Tribute to Michel Petrucciani » (New World Production/L'Autre Distribution). Révélation aux Victoires du jazz en 2016, le jeune pianiste et organiste (30 ans), s'attelle à réinventer certains des plus grands thèmes de celui qui était surnommé Petrou et y ajoute deux compositions originales.

Plutôt que simplement faire revivre son mentor sous ses doigts agiles, sa créativité libérée, il le transcende pour aller au-delà, avec un vrai bonheur et une réelle jubilation. Avec notamment le vétéran batteur André Ceccarelli. Un jazz tout en générosité en symbiose avec l'esprit et la lettre d'un grand monsieur qui manque toujours et encore. À applaudir le 10 octobre à Paris, au Bal Blomet.

Dialogues musicaux

Le trompettiste Avishai Cohen et le pianiste Yonathan Avishai font partie de l'école de jazz de Tel Aviv, très riche en fortes personnalités, et ils ont souvent joué ensemble, dans diverses formations. Sous la férule du producteur allemand Manfred Eicher, patron d'ECM, un label dont ils sont les figures de proue, les deux musiciens viennent de graver « Playing The Room » (ECM/Universal).

Un disque très souvent en apesanteur, intimiste et d'un raffinement particulier généré par le choix d'un répertoire qui emprunte à John Coltrane, Duke Ellington, Ornette Coleman, Milt Jackson, voire Stevie Wonder. Sans oublier deux compositions originales et la reprise d'une berceuse israélienne.

Des dialogues musicaux d'un niveau très élevé engendrés par deux solistes délicats, créatifs et inspirés.

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin