La meilleure surprise de la moisson mozartienne des derniers mois vient de France, plus précisément de l’Opéra de Lille, où a été filmée en 2014 cette « Finta Giardiniera » (La fausse jardinière), opera buffa créé en 1775 sur un livret de Petrosselini. Considérée à tort comme mineure, car un peu longue, avec une action embrouillée, ce n’est pas l’œuvre la plus jouée de Mozart. Bien défendue, comme elle l’est dans cette très poétique et astucieuse mise en scène de David Lescot, avec Le Concert d’Astrée dirigé par Emmanuelle Haïm et une excellente distribution, c’est un délice. On retiendra la délicieuse Sandrina d’Erin Morley et l’impayable comte Belfiore d'Enea Scala, dont le goût et la joie de chanter et de jouer sont contagieux (2 DVD Erato/Warner).
Une belle trilogie
Du prestigieux festival de Salzburg nous parvient la trilogie d’opéras sur des livrets de Lorenzo Da Ponte réalisée entre 2013 et 2015 par le metteur en scène allemand Sven-Eric Bechtolf, qui dirigeait alors le festival. Avec les décorateurs Rolf et Marianne Glittenberg ont été créés des espaces toujours très originaux, un hall d’hôtel pour « Don Giovanni », une maison de poupée en coupe frontale pour « les Noces de Figaro », une serre pour « Cosi fan Tutte ».
La direction d’acteurs est toujours très précise et audacieuse et les opéras bénéficient de distributions plutôt somptueuses : Ildebrando D’Arcangelo, Don Giovanni magnifique de style ; Luca Pisaroni, qui réussit haut la main le triplé Leporello, Figaro, Guglielmo ; Gerald Finley en Don Alfonso. Sans oublier Christoph Eschenbach, qui dirige les Wiener Philharmoniker. Ces trois spectacles, emblématiques des options théâtrales de Salzbourg aujourd’hui, méritent largement d’être ainsi immortalisés (3 Blu-ray discs EuroArts/Unitel Classica).
Des noces discutables
C’est au non moins prestigieux festival allemand de Baden-Baden qu’ont été enregistrées sur CD en 2015 des « Noces de Figaro » dont l’affiche est du plus grand luxe, des rôles principaux aux simples silhouettes. Mais à regarder, surtout écouter, de près, ce luxe fait long feu, car l’alignement de grands noms ne crée pas une équipe, ce qui est indispensable à une représentation réussie des « Noces ». Si Luca Pisaroni (encore lui) est un formidable Figaro, la Susanna de Christiane Karg est trop bourgeoise, la voix de Sonya Yoncheva trop grande pour la Comtesse, Thomas Hampson l’ombre de ce qu’il a été dans le Comte. Anne Sofie von Otter et Rolando Villazón, Marcellina et Basilio, soulignent trop des rôles qui n’en demandent pas tant.
L’atout de l’entreprise est la direction très théâtrale du jeune Canadien Yannick Nézet-Séguin à la tête du Chamber Orchestra of Europe, un chef sous les feux de l’actualité depuis qu’il a été nommé directeur musical du Metropolitan Opera de New York. C’est certainement sur cet effet commercial qu’a misé Deutsche Grammophon (1 coffret de 3 CD) en sortant à prix fort ces « Noces », que l’on peut acquérir à prix doux dans de nombreuses versions historiques (Karajan, Böhm, Kleiber, etc.).
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série