S’il y a bien une chanteuse qui pourrait s’inscrire dans la lignée de la trilogie Ella Fitzgerald-Billie Holiday-Sarah Vaughan (cette dernière qu’elle affectionne tout particulièrement), c’est bien Cécile McLorin Salvant. À 26 ans, celle qui a brillamment remporté le concours de la Thelonious Monk International Jazz Vocal Competition en 2010 vient de publier son troisième album, « For One To Love » (Mack Avenue/Harmonia Mundi). Née à Miami, en Floride, d’un père haïtien et d’une mère française, la jeune femme, partie en 2007 faire des études de droit, de chant baroque et de jazz à Aix-en-Provence, est en passe de devenir l’un des plus grands espoirs du jazz vocal féminin.
Cet album de la maturité des timbres et de la voix à plusieurs tessitures révèle une artiste qui sait s’attaquer aux standards, dont celui d’une grande dame du blues, Bessie Smith, voire à la chanson française, avec sa reprise du « Mal de vivre » de Barbara, une chanteuse qui lui a donné de l’« espoir », comme elle se plaît à le confier dans le dernier numéro de « Jazz Magazine ». Elle sait aussi imposer ses propres compositions (au nombre de cinq), audacieuses et contrastées musicalement. Si les influences sont toujours là – fort heureusement ! – Cécile McLorin Salvant est désormais une pépite en voie/voix d’émancipation vers l’excellence.
La chanteuse et pianiste Sarah McKenzie, 27 ans, a quant à elle quelque chose de Diana Krall avant qu’elle ne devienne Mme Elvis Costello. Même blondeur des cheveux, même présence sur scène avec ce côté entertainment, comme cet été lors de Jazz à Juan. Originaire d’Australie, où elle a remporté plusieurs récompenses, la jeune femme a été découverte par Jean-Philippe Allard, actuel patron du label Impulse !, après être passée par le Berklee College of Music. Elle va publier le 18 septembre « We Could Be Lovers » (Impulse !/Universal), produit par Brian Bacchus (le producteur de Norah Jones et de Gregory Porter). Un CD somme toute assez classique, avec des reprises de standards (dont une très belle version de « Moon River » tiré du film « Diamant sur canapé », immortalisé par Audrey Hepburn) et des compositions personnelles, qui ne manquent ni de swing ni de piquant vocal. Le tout avec des invités de premier plan, comme la trompettiste canadienne Ingrid Jensen. Une très agréable chanteuse, à découvrir au Duc des Lombards, à Paris, les 8, 9 et 10 octobre.
Changement de décor vocal et musical avec Becca Stevens. Même si la jeune personne, originaire de Caroline du Nord et qui joue aussi de l’ukulélé, a été entendue aux côtés de jazzmen comme Brad Mehldau (piano) ou Ambrose Akinmusire (trompette), sa musique emprunte surtout au folk, au rock indé ou au R&B. À la tête de son groupe, le Becca Stevens Band, elle vient de graver « Perfect Animal » (Decca/Universal), un disque crossover et intense dans lequel se mêlent des instruments électrifiés, avec force rythmes binaires, d’où une véritable puissance sonore au service d’une voix détonante.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série