Le cycle « Bach en sept paroles » a commencé en trombe dans une salle de la Cité de la Musique archipleine et enthousiaste. Chaque programme comporte quatre œuvres de Bach. L'idée est de porter le message d’humanité du musicien à travers des cantates choisies parmi les quelque 200 qu'il a écrites, croisées avec des interventions d'artistes non musiciens.
Le travail de Pichon sur Bach est magnifique, on le savait depuis quelques enregistrements et une inoubliable « Passion selon Saint-Mathieu » à Versailles en 2015. Il sait donner une vie bouillonnante, une énergie palpable à ces musiques et à ces textes spirituels, grâce à un ensemble instrumental et à un chœur de premier plan ainsi qu'à une équipe de solistes magnifiques.
Pour « Lumières », le premier concert du cycle, le choix des danseurs Japonais Saburo Tashigawara et Rihoko Sato s’est révélé excellent, le premier étant à Paris pour une création du Ballet de l’Opéra de Paris dont il était le chorégraphe. On ne s’est pas lassé pas de regarder ces deux superbes danseurs onduler avec grâce et souplesse et un style bien à eux sur le « Troisième Concerto brandebourgeois ». Sauf qu’à un tel niveau instrumental, l’œil distrait l’oreille et vice-versa.
Le passage
Le deuxième programme, « De passage », était à la hauteur du premier, avec un degré de plus dans la distraction due aux intervenants non musicaux. Austère propos que ce « Passage », thème souvent abordé par Bach, de la mort qui délivre d’une vie pour une autre. Le choix des quatre cantates était exceptionnel, avec de belles raretés, comme « Wir müssen durch viel Trübsal » (Il nous faut traverser maintes tribulations pour entrer dans le royaume de Dieu) BWV 146, dont la « Sinfonia avec orgue obligé » n’est autre que le premier mouvement du « Concerto pour clavecin en ré mineur », dont on retrouve le thème de l’Adagio dans l’air d’alto. L’orgue était tenu par le magnifique instrumentiste Matthieu Boutineau, de l’ensemble Pygmalion.
Mais encore plus que pour le premier concert, on exprimera une réserve sur le choix de faire appel à des personnalités extérieures pour enrichir la soirée. En l'occurrence AragoRn Boulanger et Clément Debailleul avec la Compagnie 14:20, qui allie notamment magie et chorégraphie. Spécialement composée pour accompagner la Cantate BWV 48 « Ich Elender Mensch, wer wird mich erlösen » (Misérable que je suis, qui me délivrera ?), la performance consistait en la déambulation d’un homme qui semblait défier les lois de la gravité tant sa souplesse lui permettait de contorsions. Jusqu’à se hisser complètement à l’horizontale et à évoluer couché en apesanteur. Spectacle bluffant, magnifiquement éclairé, pendant lequel l’esprit était totalement occupé à l’apprécier et à essayer d’en comprendre le trucage. On n’a donc pas entendu au même niveau de concentration la cantate qu’il accompagnait.
Les cinq autres étapes du parcours auront lieu les 11 décembre (« l'Appel »), 30 janvier (« Châtiments »), 6 février (« De Profundis »), 31 mars (« Voici l'homme », avec la « Passion selon Saint Jean », dans la grande salle de la Philharmonie) et 14 mai (Consolation »). Un bel itinéraire spirituel à suivre tout au long de la saison.
Tél. 01.44.84.44.84, www.philarmoniedeparis.fr
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