CONSIDÉRÉ comme un saxophoniste-ténor post-bop, Joe Lovano s’est imposé au fil des ans comme un des meilleurs instrumentistes actuels. Cette reconnaissance, il la doit à sa technique et à son phrasé hérités de John Coltrane, Sonny Stitt, Coleman Hawkins, Lester Young, Ben Webster, voire de son père, Tony « Big T. » Lovano, également saxophoniste reconnu à Cleveland, où il est né en 1952. Invité au début de sa carrière par de nombreux solistes, c’est surtout au sein des grandes formations de Mel Lewis, Woody Herman, Carla Bley et le Liberation Music Orchestra de Charlie Haden qu’il fait ses classes et qu’il est repéré par des jazzmen éminents comme Herbie Hancock, Dave Brubeck, McCoy Tyner ou Michel Petrucciani. Également leader à part entière depuis près de vingt ans, il vient de publier « Bird Songs » (Blue Note/EMI), son 22e album pour le prestigieux label. À la tête d’un groupe de jeunes musiciens, dont la contrebassiste hypermédiatisée, Esperanza Spalding, baptisé « US Five », il explore avec brio, une rare élégance sonore et une richesse aventureuse dans le discours, des thèmes appartenant au répertoire de Charlie Parker. Un travail artisanal, personnel et collectif, absolument parfait.
Le jazz a toujours aimé les rencontres au sommet, même si, la plupart du temps, elles se faisaient de façon classique. Celle entre Lee Konitz, Dave Liebman et Richie Beirach est totalement inédite. Dans le format – deux saxophonistes (un altiste et un ténor) et un pianiste – et dans l’assemblage des coleaders, qui font partie de l’histoire du jazz contemporain. En fait, le père, Lee Konitz, 84 ans, un de ses disciples, Dave Liebman, 66 ans, et un fidèle, Richie Beirach, 64 ans, réunis pour « KnowingLee » (Out Note Records), un album de partage, de communication, d’échanges, à l’écoute l’un de l’autre dans un surprenant équilibre, sur des standards et des compositions personnelles. Une musique libre et inspirée par trois grands hommes.
Membre fondateur de Sixun, le seul et authentique groupe de jazz fusion français, et sideman dans l’Orchestre national de Barbès, le saxophoniste-ténor Alain Debiossat (également flûte et guitare) (1), avait depuis longtemps en tête un projet dans lequel il rendrait hommage aux différents aspects des musiques d’hier et d’aujourd’hui. Le résultat : « Valse & Attrape » (Futur Acoustic/Harmonia Mundi), un disque très métissé dans lequel l’évocation de la valse est conjuguée aux rythmes actuels venant de l’Afrique, du funk, du swing et de la soul. Le tout soutenu par de vieux complices venus de Sixun (Paco Sery, Jean-Pierre Como, Michel Alibo et Louis Winsberg) et du jazz français. Une invitation à la danse chaloupée et colorée.
Sideman sollicité par de nombreux solistes, comme le pianiste Mulgrew Miller, membre de plusieurs grands orchestres (Gérard Badini, Yvan Julien, Carla Bley), mais aussi invité par des vocalistes comme Manu Leprince et... Charles Aznavour, le saxophoniste-ténor David Sauzay (2) possède également l’étoffe d’un leader, comme le démontre son dernier opus, « Open Highway » (Black & Blue/Socadisc). Avec l’appui d’une belle rythmique commandée par Alain Jean-Marie (piano), et quelques complices comme Fabien Mary (trompette/bugle), il fait l’étalage d’une belle technique et d’un sens du phrasé qui évoquent tour à tour John Coltrane ou Sonny Rollins, autour de standards, dont « Corcovado », de Jobim, et de thèmes originaux.
(1) Coutances, Jazz sous les Pommiers, 3 juin.
(2) Paris, Le Sunset, 28 avril.
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