À 85 ans, Sonny Rollins est bien le dernier géant d'un jazz dont toutes les pages se referment au fil du temps. Si, à défaut d'entrer en studio pour y graver un nouveau disque, l'immense saxophone-ténor se contente de revisiter son riche passé à travers la publication d'extraits de concerts inédits, sa carrière est toujours fascinante. Spécialiste de jazz, l'écrivain, journaliste et homme de radio Franck Médioni lui consacre un très court opuscule (76 pages), « Sonny Rollins, le souffle continu » (Éditions MF, 8 €).
Le livre renferme deux entretiens de l'auteur avec la légende. Réalisé en 1996, le premier a été publié deux ans plus tard dans la revue laboratoire « Musica Falsa ». L'autre est un dialogue entre le saxophoniste et celui qui a longtemps été présenté comme son fils spirituel, David S. Ware (1949-2012), publié dans « Jazz Magazine » en 2005. Le tout postfacé par un spécialiste français de l'instrument, Jean-Louis Chautemps. Des conversations dans lesquelles Sonny Rollins se met à nu, ravive sa mémoire, ses souvenirs et son histoire, qui est aussi celle du jazz, comme « force sociale du bien », selon ses propres termes.
À bientôt 66 ans, Stevie Wonder (né Stevland Hardaway Judkins) est lui aussi une des dernières légendes vivantes de la soul et du rhythm & blues. Enfant prodige qui a perdu la vue quelques semaines après sa naissance, il signe à l'âge de 11 ans pour Tamla Motown, le mythique label de Detroit, devient alors « Little » Stevie Wonder et se glisse ainsi dans les pas de son mentor Ray Charles. S'ensuivront une multitude de succès dans les hit-parades internationaux, plus de 100 millions de disques vendus dans le monde, 25 Grammy Awards et même un Oscar de la meilleure chanson originale, pour « I Just Called To Say I Love You », du film « la Fille en rouge » (1984). Tout ceci et bien plus encore figure dans « Stevie Wonder » (Le Castor Astral, 394 p., 14 €), seule biographie en français du chanteur, compositeur et claviériste, signée Frédéric Adrian (à qui l'on doit des ouvrages sur deux stars du funk et du r&b, Marvin Gaye et Otis Redding). Avec un regard juste, clair mais aussi critique, il dresse un panorama exhaustif de la vie – souvent très intime et engagée – et de la carrière – avec tous les caprices et débordements dus au rang de star – d'une vraie merveille de la musique afro-américaine.
L'histoire des instruments
Dans « les Fous du son » (Grasset, 560 p., 22,90 €), le claviériste et jazzman Laurent de Wilde, déjà auteur d'une biographie de Thelonious Monk, propose « un voyage au pays du son, de la musique et de l'électricité ». Sous-titré « d'Edison à nos jours », le livre retrace, avec une grande connaissance et une immense passion, l'histoire des instruments, d'abord électriques puis électrifiés, des origines à nos jours. Et aussi le destin de ces inventeurs, parfois loufoques, qui ont conçu des bijoux de technologie, dont certains, comme Moog, Rhodes et autres créateurs de synthétiseurs, accompagnent toujours les musiques actuelles. Sans oublier les boîtes à rythmes et maints ordinateurs si chers à l'électro. Soit une étonnante et passionnante plongée dans un monde où les sons effacent les murs et font tomber les chapelles.
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