Blues et rock

Les légendes ne meurent jamais

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Publié le 19/03/2018
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Jazz-Chapellier et Blade

Jazz-Chapellier et Blade

Jazz-Hendrix

Jazz-Hendrix

Jazz-Mayall

Jazz-Mayall

À 84 ans, John Mayall est une légende du courant baptisé British Blues. Cette légende s'est forgée à travers son groupe, The Bluesbreakers, qui a vu passer au cours des années 1960 certains des plus fameux musiciens de blues-rock britannique, comme Eric Clapton, Jack Bruce, Mick Taylor ou Mick Fleetwood. C'est aussi au guitariste/chanteur/harmoniciste et compositeur que l'on doit la redécouverte de certains bluesmen américains, grâce à la reprise de leur répertoire.

Après avoir conduit divers groupes, John Mayall se produit aujourd'hui à la tête d'un trio (Greg Rzab, guitare basse, et Jay Davenport, batterie) et vient de sortir un CD live, « Three For The Road » (Forty Below Records/Bertus), enregistré lors de concerts donnés en Allemagne en 2017. On y trouve des compositions originales mais aussi des reprises, de Lionel Hampton et Eddie Taylor, notamment. Et cette atmosphère toujours hyperbluesy créée par un maître du genre, qui dégage une sacrée énergie et de bonnes vibrations.

De son vivant, Jimi Hendrix (1942-1970) a publié quatre albums, trois enregistrés en studio et un autre en direct. Depuis sa mort tragique, les disques d'inédits (certains largement piratés) abondent dans les bacs, permettant d'entretenir la légende. Il faut dire que le génialissime guitariste gaucher adorait passer son temps en studio, son lieu de création, et que ces bandes attendaient que soient réglés certains problèmes juridiques et de succession.

Chose faite, les amateurs particulièrement éclairés par sa musique peuvent se régaler. Car, après « Valleys of Neptune » (2010), « People, Hell and Angels » (2013), voici « Both Sides of the Sky » (Legacy/Sony Music). Le disque, qui couvre la période allant de 1968 à 1970, comporte treize titres, dont dix inédits, et vaut principalement pour des rencontres avec Stephen Stills (ex-Crosby, Stills, Nash & Young et ex-mari de Véronique Sanson), le bluesman blanc albinos Johnny Winter, et une version surprenante de « Cherokee Mist » avec Jimi Hendrix au sitar et à la guitare en duo avec le batteur Mitch Mitchell. Une perle pour les hendrixophiles !

De l'ombre à la lumière

Fred Chapellier est un musicien de l'ombre. De ceux qui accompagnent les grandes vedettes –  il a joué avec Otis Clay, Jacques Dutronc et plus récemment avec les Vieilles Canailles – tout en imaginant un projet personnel. Le guitariste vient ainsi d'enregistrer, avec son groupe The Gents et le chanteur Dale Blade, « Set Me Free » (Dixiefrog/Borderline Blues). Treize compositions originales qui flirtent et évoquent un blues authentique, ancré dans la tradition, mené parfois avec des rythmes d'enfer. Le tout appuyé par des riffs de guitare de grande classe. À découvrir au New Morning, à Paris, le 20 mars.

À noter par ailleurs que la 23e édition du festival Blues autour du zinc se poursuit jusqu'au 24 mars à Beauvais, avec notamment les blueswomen britanniques Elles Bailey et Jo Harman, les groupes français General Elektriks et GunWood et les Américains DeRobert and the Half-Truths (www.zincblues.com).

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9649