DE BONHEUR, il n’y en a guère dans ce premier film : il raconte les malheurs d’un jeune camionneur perdu dans la campagne russe (figurée dans le Nord de l’Ukraine), où la survie est celle du plus fort ou du mieux armé. « Je voulais faire un film d’amour, résume ironiquement Sergeï Loznitsa, mais comme cela arrive fréquemment avec les Russes, quel que soit votre projet, vous finissez avec une Kalachnikov. »
C’est en parcourant la Russie comme documentariste que Loznitsa, né en 1964, a fait une moisson d’histoires, dont certaines sont contées ici. Le cinéaste, né en 1964 en Ukraine, vit actuellement en Allemagne, parce que c’est plus facile pour les allées et venues d’un pays à l’autre.
Il explique que le réseau routier russe est conçu comme un arbre, partant des grandes villes pour aller vers les petites villes, puis les villages et enfin les hameaux : « On a vite fait de se perdre, de se retrouver nulle part à la fin d’une route », ce qu’on appelle « l’impasse du diable ». Une conception qui reflète une structure mentale, des modes de pensée : « Il y a cette structure hiérarchique où seul un point est synonyme de vérité et tout le reste est complètement subordonné. »
Loznitsa ne s’embarrasse pas de nuances pour décrire un univers où les valeurs humaines ne semblent plus avoir de prix. Chaque rencontre du pauvre héros tourne au cauchemar, avec des ellipses qui font imaginer encore pire. Nul ne semble avoir de scrupules ni de remords. C’est une vision forte mais quelque peu désespérante et l’accumulation de violences et de sang laisse le spectateur désarmé, c’est le cas de le dire.
Le labyrinthe de l’inhumanité de Loznitsa remonte jusqu’à la guerre, via des flash-back. Soixante ans après, c’est toujours la loi du plus fort.
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