Jazz-rock
Installé à Paris depuis 1981, le contrebassiste et pédagogue Ricardo Del Fra, né à Rome voici 58 ans et récompensé à de très nombreuses reprises, fut l’accompagnateur attitré de Barney Wilen, Johnny Griffin et Bob Brookmayer, et surtout, durant neuf ans, celui du trompettiste Chet Baker (1929-1988), qu’il avait rencontré dans la capitale italienne en 1979. Une mémoire qui continue d’être hantée par celui que l’on appelait « l’ange du jazz » quand il était jeune et beau sur les rivages de la West Coast et qui est ravivée avec la parution de « My Chet, My Song » (Cristal Records/Harmonia Mundi).
Au-delà du simple hommage, à travers de nombreux standards qu’affectionnait Chet Baker et des compositions personnelles du leader, ce CD mêle le travail en quintet et celui de l’écriture pour grand orchestre à cordes. Dans le quintet, deux personnalités se dégagent : la trompettiste-bugliste Airelle Besson, merveilleusement aérienne et lyrique, et le saxophoniste-alto Pierrick Pédron. Ni pompeuse, ni pathétique, cette musique ressemble beaucoup à la bande-son d’un film romantique. Ricardo del Fra sera en concert à Paris (Sunside) du 2 au 4 octobre, avec des invités surprise.
Musiques de film
Le saxophoniste-alto romain Stefano Di Battista et le guitariste bayonnais Sylvain Luc se connaissent bien et, depuis plus d’un an, mènent conjointement un solide quartet. Virtuoses et créatifs, compositeurs inspirés, ils ont cependant préféré pour leur dernier album, « Giu’ La Testa » (Just Looking Productions/Harmonia Mundi), honorer en partie les musiques de film et des maîtres du genre, comme Michel Legrand et Ennio Morricone. Mais si la mélodie originale est présente, ce qui ressort, c’est le traitement. Un traitement au vitriol avec rythmes et riffs hyperfunky, rockisants et binaires, comme cette superbe reprise d’entrée de « I Got A Woman », de Ray Charles. Sans oublier un calme seulement apparent quand reviennent les mélodies acoustiques. À eux deux, ils savent faire opérer la magie d’une musique à multiples facettes, pleine de vitalité et de mordant. Le tout appuyé par d’excellents compères. Di Battista et Luc seront à Paris le 23 octobre au Café de la Danse, puis en tournée en région, notamment aux Nancy Jazz Pulsations le 10 octobre et au Monte-Carlo Jazz Festival le 25 novembre.
Originaire de Milan, le pianiste Stefano Bollani s’est entouré, pour sa dernière création très personnelle, « Joy In Spite Of Everything » (ECM/Universal), de deux solistes américains d’exception : le saxophoniste-ténor Mark Turner et le guitariste Bill Frisell (en plus de deux musiciens danois). De grands stylistes et virtuoses au service d’une musique à la fois lyrique et profonde en sensibilité, parfois très (trop ?) ancrée dans l’atmosphère quelque peu éthérée du son ECM. De la joie musicale, quand même...
Enfin, il faut noter que deux autres jazzmen italiens essentiels, le trompettiste sarde Paolo Fresu et le saxophoniste/flûtiste originaire de la région du Frioul Francesco Bearzatti, récemment à l’origine d’un projet musical de réinvention complète des œuvres de Thelonious Monk, « Monk & Roll », passeront aussi par Paris (New Morning), le premier les 7 et 8 octobre et le second le 13.
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