À 77 ans, Charles Lloyd est considéré comme l’un des derniers grands saxophonistes-ténors qui peuvent s’enorgueillir d’avoir été des acteurs majeurs dans l’évolution, voire la révolution, du jazz moderne. Également flûtiste et compositeur, c’est au sein des formations du batteur Chico Hamilton et surtout du quartet de Keith Jarrett pendant trois ans (1966-1969) que l’instrumentiste au son puissant, énergique, souvent coloré et toujours très expressionniste, va prendre son essor, développer sa propre personnalité et affiner une musique et un timbre personnels.
Avec un style qui mélange allègrement de fortes intonations et tendances issues du free-jazz et des répertoires plus folkloriques voire ethniques, Charles Lloyd a réussi, au fil d’un demi-siècle de carrière, un étonnant et original mariage musical. Aujourd’hui, on appellerait cela crossover. Mythique et mystique – un des traits de sa musique et de sa personnalité –, il vient de publier « Wild Man Dance », son premier album pour Blue Note (Universal) depuis 30 ans, qui est une longue suite en six mouvements, enregistrée en direct au festival Jazztopad de Wroclaw en Pologne. À la tête d’un quartet emmené par Gerald Clayton (piano) et deux invités inattendus, le Grec Sokratis Sinopoulos (lyre) et le Hongrois Miklo Lukacs (cimbalon), il délivre une musique transcendantale et mystérieuse, très jubilatoire quand elle invoque/évoque le jazz le plus fou, libre et authentique. Le tout chargé en rythmes et en envolées lyriques. Une forme de vérité vraie face au clonage ambiant. Lloyd sera le 8 juillet au Nice Jazz Festival.
Saxophoniste alto, David Sanborn, qui fêtera ces 70 ans en juillet, a inventé un style, souvent fondé sur le funk et le groove à partir de gammes de blues aux harmonies limitées, mais toujours élégant, chaud et sensuel, et un son instrumental qui n’est pas sans rappeler les envolées de la soul et du gospel. Instrumentiste fétiche pour certains, trop connoté commercial pour d’autres, il fait un super come-back avec « Time and The River » (Okeh/Sony Music), un disque produit par Marcus Miller. Et dès le thème d’ouverture, « À la Verticale » (une reprise d’une composition de Sylvain Luc et Alice Soyer), la complicité entre les deux hommes, qui avaient déjà travaillé ensemble en 1999, est évidente : les rythmes, le beat, le groove, le côté bluesy-churchy, la fougue et l’énergie sont au rendez-vous. Essai transformé.
Deux phares du jazz actuel : Joe Lovano, un ténor de son puissant, au souffle dévastateur, intarissable dans la recherche et l’invention harmonique et mélodique, toujours soucieux de respecter la tradition tout en explorant sans cesse ; Dave Douglas, un trompettiste audacieux et original, capable de prouesses techniques surprenantes dans tous les registres. Ces deux forces motrices d’un jazz explosif et coloré (et leurs acolytes) se retrouvent souvent sur scène, d’où « Sound Prints - Live at The Monterey Jazz Festval » (Blue Note/Universal), enregistré en septembre 2013. Deux compositions de Wayne Shorter et quatre titres originaux, autant de preuves du côté éternel et évolutif du jazz.
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