Richard Strauss n’est pas que le compositeur des « Quatre derniers Lieder », son testament musical. Ce musicien allemand à la longévité exceptionnelle (il est né du temps de l’empire prussien et mort après la deuxième guerre mondiale) a composé 170 Lieder, dans la tradition du Lied romantique allemand qui, après Schubert, Schumann et Wolf, s’est perpétuée jusqu’à nos jours.
On se réjouissait à la perspective de découvrir, dans un coffret de la collection « Festspiel Dokumente » d’Orfeo (2 CD), des extraits de 18 soirées de Lieder consacrées à Strauss au festival de Salzburg entre 1956 et 2010. Pas de soirées complètes, peu l’ont fait, mais des groupes de deux ou trois Lieder faisant partie d’un programme composé. Le choix démarre fort, avec trois immenses interprètes et piliers du festival, Elisabeth Schwarzkopf, Lisa Della Casa et Irmgard Seefried. Mais le palmarès s’épuise rapidement et l’intérêt baisse avec l’arrivée de chanteuses étrangères à l’idiome germanique, les Américaines particulièrement. Ressort aussi de cette étude comparative la difficulté que présentent ces Lieder pour les interprètes, la voix ne suffisant pas quand le timbre et l’intelligence du texte ne l’accompagnent pas.
Pour le superlatif, il faut remonter plus haut dans l’histoire du chant. C’est ce qu’a fait l’éditeur américain Marston, spécialiste de repiquages de cylindres de 78 tours, en un exemplaire album, « Richard Strauss - Selected Lieder Recordings 1901-1946 ». Sur 3 CD, on peut y entendre des immenses interprètes du passé, tels Peter Anders, Jussi Björling, Kirsten Flagstad, Alexander Kipnis, Lotte Lehmann, Richard Tauber, Rose Pauly ou Julius Patzak, donner des interprétations inoubliables de ces chansons (www.marstonrecords.com).
Dans la collection « Most Wanted Recitals », qui reprend sur CD (une première sur ce vecteur) des microsillons de chant devenus introuvables, Decca a publié un ahurissant récital paru en 1956 sous étiquette London, dans lequel Friedrich Gulda accompagnait au piano le soprano viennois Hilde Gueden dans 13 Lieder de Strauss. Ce trésor est complété par des extraits d’« Arabella » par Gueden et Lisa Della Casa, qui furent deux des plus grandes interprètes straussiennes de l’après-guerre, et du « Chevalier à la Rose » par Gueden, Régine Crespin, Elisabeth Söderström, sous la direction de Silvio Varviso. Indispensable (1 CD, Decca Import).
Mais ces Lieder ne sont pas l’apanage d’interprètes du passé. Dans un récent récital intitulé « Portraits », parmi une moisson de Lieder de Schubert, Schumann et Wolf, le soprano allemand Dorothea Röschmann interprète rare et exquise, en chante 4 de Strauss, dont un admirable « Morgen » (1 CD, Sony Classicals).
La parution la plus intéressante des derniers mois est celle du baryton américain Thomas Hampson. Avec une voix que les années ne semblent pas atteindre, accompagné par Wolfram Rieger, il consacre à Strauss un CD nommé « Notturno » (Deutsche Grammophon). À une belle moisson de 17 Lieder, il ajoute en effet le rare « Notturno », long et fantomatique poème de Richard Dehmel auquel le compositeur a ajouté la participation d’un violon (ici Daniel Hope, inouï de légèreté). Un autre must pour découvrir une éternelle collection de mélodies d’une splendeur lumineuse et d’un épanouissement vocal uniques.
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