Classique
« Falstaff », de Verdi, affiché par le festival de Salzbourg en 2013, est l’exemple parfait du spectacle disqualifié par une mise en scène stupide, malgré un niveau musical excellent. L’idée directrice de la mise en scène de Damiano Michieletto est que, comme Verdi avait aussi en tête, lorsqu’il composait « Falstaff », la construction de la maison de retraite pour artistes qui porte aujourd’hui encore son nom (Casa Verdi), l’action se situe dans le grand salon de celle-ci. Un décor unique, puisqu’il s’agit du long rêve d’un des pensionnaires qui revit son rôle de Falstaff, allongé dès le lever de rideau sur un canapé, et les personnages sont quasi toujours en scène, ainsi que des figurants qui doublent parfois les rôles. L’idée capote vite et il a fallu modifier l’action, comme d’inventer pour la farce finale l’enterrement du chanteur du rôle-titre.
Qui ne connaît pas son « Falstaff » ne comprendra rien. Ceux qui le connaissent et souhaitent le reconnaître ne seront pas plus avancés. C’est d’autant plus dommage que, musicalement, il s’agit d’une version excellente, avec un Falstaff (Ambroglio Maestri) très crédible en truculence et beauté vocale. La direction de Zubin Mehta est extrêmement raffinée, attentive au moindre détail, à la tête des Wiener Philharmoniker en état de grâce et d’un chœur au-delà de tout éloge (malheureux choristes obligés de marcher grimés en vieillards avec des déambulateurs). Un beau gâchis !
Une prostituée
« Rusalka », de Dvorak, est plus rarement joué sur les scènes d’Europe de l’Ouest. Il s’agit de la réinterprétation de contes d’Andersen (« la Petite Sirène ») et de Fouqué (« Ondine »). Au contraire de « Falstaff », qui est une farce aux ressorts théâtraux strictement réglés, le conte permet des interprétations plus larges. C’est ce que n’a pas manqué de faire le metteur en scène très en vogue Stefan Herheim pour le Théâtre de La Monnaie de Bruxelles en 2008, faisant de la Sirène une prostituée qui veut se libérer de sa condition et partir dans le monde pour conquérir l’amour. Même si c’est une façon de tordre le cou au livret, l’idée fonctionne à peu près, c’est-à-dire qu’il faut pas mal en tripatouiller l’action, réattribuer des rôles et doubler certains personnages et surtout ajouter une grande dose de spectaculaire pour arriver à ses fins.
Le spectacle est magnifique (malgré le décor unique, un carrefour de Bruxelles de nos jours, qui lasse vite), avec des effets théâtraux et des costumes exceptionnels. La distribution est non moins magnifique, avec dans le rôle de l’Ondine Rusalka un soprano grec, Myrtò Papatanasiu, qui est une découverte. Willard White, qui incarne Vodnik, le roi des Ondins malgré une voix en ruine, est un comédien hors pair. On a l’impression d’assister à un film, tant la direction d’acteurs est réglée et impeccable.
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