L’œil toujours pétillant, souvent assis sur un ou plusieurs bottins en raison de sa petite taille, Erroll Garner (1921-1977) grognait et savourait un plaisir immense et jouissif quand il laissait vagabonder ses doigts sur le clavier de son piano. Éternel optimiste, possédant un jeu unique terriblement communicatif – impossible, en l’écoutant, de résister à remuer un ou plusieurs membres –, lui, le pianiste autodidacte, devenu un virtuose adulé, était le dépositaire d’un swing authentique et d’un style très personnel, marqué notamment par de longues introductions, qui n’a jamais été copié ni réinventé. Commercial pour certains, héritier des pionniers pour d’autres, il était à lui seul un orchestre swing, alors que sa formation préférée et quasi unique était le trio. C’est avec Eddie Calhoun (contrebasse) et Denzil DeCosta Best (batterie) qu’il se produisit (sur un piano désaccordé !) en septembre 1955 à Carmel, en Californie, et grava en live « Concert By The Sea » (Columbia/Sony), un album qui va devenir une des meilleures ventes de jazz.
À l’occasion du 60e anniversaire de ce concert mémorable, le label vient de rééditer « The Complete Concert By The Sea », un triple CD qui réunit, en plus du disque original, onze titres inédits et des annonces, un entretien avec le trio. Chaque morceau interprété, la plupart du temps un standard, son terrain de jeu préféré, est un joyau de fraîcheur rempli de joie et de bonne humeur. Indispensable. À noter que le label indépendant Frémeaux & Associés vient d’éditer « Erroll Garner - The Quintessence Vol. 2 - New York - Carmel - Los Angeles 1948-1962 » (double CD), excellent complément à la production précédente.
En direct de Paris
La collection « Live in Paris » (Frémeaux & Associés) regorge de trésors inédits, produits par le tandem Frank Ténot-Daniel Filipacchi, enregistrés en direct dans la capitale, durant les décennies 1950 et 1960, grâce aux équipes techniques de la radio Europe 1. Derniers en date, Count Basie et Louis Armstrong. On redécouvre l’immense pianiste et chef d’orchestre à la tête de sa machine bien huilée au swing irrésistible à l’Olympia (novembre 1957 et mai 1962) et au Palais de Chaillot (mars 1960). Un big band dans lequel figurent notamment Thad Jones (trompette), Eddie Lockjaw Davis (saxe-ténor) et surtout une rythmique devenue légendaire, Freddie Green (guitare), Eddie Jones (contrebasse) et Sonny Payne (batterie). Ils interprètent des thèmes regorgeant de swing et de rythmes, la plupart dus à la plume du grand compositeur Neal Hefti. De grands moments d’un jazz pur.
Grands moments aussi avec Armstrong en avril 1962, toujours à l’Olympia. Si les musiciens qui accompagnent Satchmo (à l’exception de Trummy Young au trombone) sont en retrait par rapport au charismatique leader, le jeu à la trompette et la voix toujours râpeuse et pleine d’humour, associés à des thèmes ultra-célèbres de son style, font toujours mouches. Un génial amuseur et un magicien de la note bleue.
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