Le passage à l'ACT

ACT (distribution Harmonia Mundi) est un label indépendant qui a été fondé en octobre 1992 par Siegfried « Siggi » Loch à Munich (tout comme son aîné ECM, à la fin des années 1960). Sa principale particularité : démontrer la vitalité de la scène jazz européenne contemporaine et favoriser les rencontres entre les différentes écoles du vieux continent.

Ainsi, avec « Sfumato », celle entre le vibrionnant et jeune saxophoniste (ténor et soprano) français, Émile Parisien, et l'une des figures de légende de la libre musique improvisée européenne depuis un demi-siècle, le vénérable pianiste allemand Joachim Kühn. À la tête de son quartet, comprenant notamment le très expressif Manu Codjia (guitare), et avec deux invités de marque, Michel Portal (clarinette basse) et Vincent Peirani (accordéon), le leader croise le fer sonore avec passion et une vraie liberté harmonique avec son glorieux aîné, qui sait défourailler avec énergie et vivacité. Émile Parisien et Joachim Kühn seront en concert le 4 novembre à Châlons-en-Champagne et le 5 à Paris, au New Morning.

Pianos et bretelles

Quand un prestigieux piano à queue rencontre fortuitement le toujours très populaire piano à bretelles, cela donne le duo franco-allemand Vincent Peirani-Michael Wollny. Les deux musiciens font assaut de partages dans « Tandem », un CD dans lequel alternent compositions originales et reprises (Björk, Gary Peacock, Tomas Gubitsch). Un mélange des genres et des écoles qui permet à ces deux solistes, inspirés et expressifs dans leur jeu, de créer, conjointement plutôt qu'en opposition l'un à l'autre, de nouveaux horizons et de nouveaux espaces musicaux. Peirani et Wollny seront en concert le 3 novembre à Tourcoing, le 4 à Montmorency, le 6 à Paris (New Morning) et le 8 à Cenon.

Originaire de Martinique, le jeune pianiste Grégory Privat a d'abord été élevé dans la tradition musicale de son île et celle de son père, membre du célèbre groupe martiniquais Malavoi. Avant de bifurquer vers le jazz, pour jouer avec Stéphane Belmondo (trompette), Guillaume Perret (saxes) et le bassiste suédois Lars Danielsson, tout en conservant précieusement son héritage antillais. Aux commandes de son trio – Linley Marthe (contrebasse), Tilo Berthelo (batterie) –, il vient de graver « Family Tree », un CD particulièrement orienté vers des mélodies personnelles et des timbres fortement inspirés par ses racines, tout en regardant vers le jazz moderne. Concerts à Paris, au Duc des Lombards, du 28 au 30 novembre.