Classique
Les représentations du « Prince Igor », l’unique opéra de Borodine, au Metropolitan Opera de New York, dans la mise en scène de Dmitri Tcherniakov et sous la direction de Gianandrea Noseda, étaient l’événement phare de la saison 2013-2014, avec le retour au répertoire sur cette scène prestigieuse après près de cent ans d’absence. Le présent enregistrement vidéo est celui de la diffusion mondiale dans les cinémas en mars 2014 (2 DVD Deutsche Grammophon/Universal).
Noseda, dont le travail sur le répertoire russe est très apprécié au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg et au Metropolitan Opera, a réalisé un vrai travail musicologique sur la partition fragmentaire du « Prince Igor », inachevée et complétée successivement par Glazounov et Rimski-Korsakov. Aidé des musicologues moscovites Elena et Tatiana Vereschagina, il a replacé dans l’œuvre des fragments redécouverts de Borodine qui avaient été rejetés par Glazounov et Rimski-Korsakov et supprimé nombre d’ajouts de ces derniers.
Tcherniakov, metteur en scène fêté et controversé en Russie comme en Europe, faisait sa première mise en scène au Metropolitan. Il a fondé sa réalisation sur le voyage intérieur d’Igor lorsqu’il revient dans son pays après l’exil ; il a interverti l’acte polovtsien (qui devient le premier) et celui de Putivl et remodelé les quatre actes en trois.
Le résultat est saisissant. On sait désormais que Tcherniakov, capable du meilleur comme du pire, réussit formidablement ce qu’il touche du répertoire russe, comme l’« Eugene Onéguine » de ses débuts à Moscou puis Paris, « la Khovantchina » (Munich), « le Joueur » (Berlin) et « Kitège » (Amsterdam). Il réussit, grâce au traitement habile du personnage principal et au grand charisme de son interprète, Ildar Abdrazakov, à donner une grande unité à la succession de fragments, plus qu’un véritable opéra, qu’est « le Prince Igor ». L’acte polovtsien est splendide, avec ses personnages immergés dans un chant de pavots géants sur fond de ciel bleu immaculé et la très sensuelle chorégraphie de l’Israélien Itzik Galili, dansée par le corps de ballet du Metropolitan Opera.
Pour les chanteurs
« Ciboulette », opérette de Reynaldo Hahn, a été, dans la mise en scène de Michel Fau et dirigé par Laurence Equilbey, un des meilleurs spectacles de la saison passée de l’Opéra-Comique. Il réunissait une belle brochette de solistes (Julie Fuchs, Jean-François Lapointe, Julien Behr, Bernadette Lafont, Guillemette Laurens) et la réalisation, qui tenait le milieu entre la tradition traitée très luxueusement et une actualisation de bon aloi, est une réussite totale. Pourquoi faut-il que Michel Fau ait gâché une si belle fête en s’invitant sur scène en plein milieu de l’œuvre pour chanter de la pire façon possible, dans le style cabaret-travesti de bas étage, une charmante mélodie de Reynaldo Hahn ? La présentation des DVD avec un joli livret est exemplaire (2 DVD-Livres Fra Musica).
Jonas Kaufmann, Don José de « Carmen », de Bizet, à l’Opéra de Zurich en 2008 : c’est un poil moins bien vocalement qu’à Londres en 2006, mais ce n’est pas cela qui disqualifie le DVD que publie aujourd’hui le même éditeur (1 DVD Decca/Universal). À Londres, il avait face à lui Anna Caterina Antonacci, tragédienne née et vocalement Carmen de grande classe. À Zurich, Vesselina Kasarova en est l’ombre même, avec un débraillé vocal constant mais surtout une vulgarité scénique accablante. La production de Matthias Hartmann, qui tente de réactualiser Mérimée dans les années 1950 serait plus convaincante si les chanteurs étaient dirigés. Franz Welser-Most n’est pas le chef le plus passionné pour défendre cette partition torride. Bref, pour Jonas Kaufmann et lui seul, l’un des plus vibrants et touchants José de sa génération, sachant qu’il l’est cent fois plus dans la production londonienne de Francesca Zambello.
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