Jean Cabut, dit Cabu, nous a quittés au matin du 7 janvier, tombé sous les balles de terroristes fondamentalistes. Caricaturiste et dessinateur à « Charlie-Hebdo » à l’heure de sa mort, il était notamment le créateur du Grand Duduche et de tant d’autres personnages. En marge de ce travail sur la planche, Cabu avait une autre passion, nullement secrète, le jazz. Son amour pour le jazz, et surtout le swing, lui était venu à l’écoute du grand vocaliste et « entertainer » Cab Calloway (1907-1994), surnommé Mr. Hi-De-Ho et devenu mondialement célèbre grâce à « Minnie The Moocher », son succès des années 1930 au Cotton Club de New York.
Cabu avait au fil du temps mis son créatif talent d’illustrateur au service de plusieurs séries de CD anthologiques, comme « Cabu Jazz Masters » ou des titres de la collection « BD Jazz » (BDMusic). Cette dernière vient de publier « le Jazz de Cabu », un double CD réunissant des jazzmen illustres et autant de portraits dessinés, avec un dénominateur commun, le swing. Sont ainsi présents, outre Cab Calloway, les maîtres du swing que furent Louis Armstrong, Count Basie, Glenn Miller, Duke Ellington, Lester Young et Jimmie Lunceford, sans oublier des jazzmen plus contemporains, Miles Davis, Dexter Gordon, Charlie Parker, Stan Getz et Thelonious Monk. Des ombres du passé pour saluer un homme qui est toujours présent dans notre mémoire et notre cœur.
Quoi de mieux que deux femmes dessinatrices, Séra et Aranthell, pour évoquer la vie et la carrière de Sarah Vaughan (1924-1990), Sassy La Divine ou la Diva, selon le très beau texte d’Alain Gerber, en guise de livret. Des dessins – parfois un peu sombres – qui illustrent quelques-uns des standards interprétés par la chanteuse, réunis en deux périodes, parmi les plus riches et prolifiques, les années 1944-1957 et 1957-1958. La vocaliste y est notamment accompagnée par la crème des jazzmen du moment, comme Dizzy Gillespie, Clifford Brown, Herbie Mann (flûte), ou encore son trio attitré, composé de Jimmy Jones (piano), Richard Davis (contrebasse), Roy Haynes (batterie). Beaucoup d’émotion à l’écoute de son timbre de voix unique, riche et chaleureux, si bien mis en valeur par ses illustres acolytes.
Le gospel et les negro spirituals personnifient l’histoire dramatique du peuple afro-américain, depuis l’esclavage jusqu’à sa libération dans les années 1960. « A Gospel Story », illustré par Wozniak, revient musicalement sur ces moments tragiques et la tradition spirituelle qui s’en est dégagée à travers des pionniers et pionnières tels Sister Rosetta Tharpe, Mahalia Jackson, The Golden Gate Quartet, Odetta, Paul Robeson voire Aretha Franklin. Des chants sacrés qui vont servir de base à nombre de musiques noires – et blanches ! – à venir, du blues au rap en passant par la soul, le funk, le rhythm’n’blues et le rock’n’roll.
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