Le 28 octobre 1967, quand Thelonious Monk monte sur la scène du Palais des concerts De Doelen, à Rotterdam, aux Pays-Bas, dans le cadre d'une tournée européenne qui va le conduire une semaine plus tard à Paris, sa carrière est à son apogée. Même si un autre prophète du jazz, John Coltrane, avec qui il avait joué, vient de disparaître (en juillet) et que souffle un peu partout un vent de liberté et de « nouvelle chose » sur un jazz en pleine (r)évolution.
(R)évolutionnaires, Monk et sa musique unique le sont toujours. Pour ce concert, le leader a décidé de rompre avec le schéma usuel de son quartet (le fidèle Charlie Rouse, saxe-ténor, Larry Gales, contrebasse, et Ben Riley, batterie) en appelant, pour certains des morceaux, des invités aussi prestigieux que les trompettistes Ray Copeland et Clark Terry, les saxophonistes Johnny Griffin (ténor) et Phil Woods (alto) et le tromboniste Jimmy Cleveland. Des moments inédits d'une formation élargie qui viennent d'être édités pour la première fois dans la collection Lost Recordings, « Live At Rotterdam 1967 » (Fondamenta/Sony Music). Un double CD indispensable pour apprécier à la fois la place incontestablement unique que tenait ce gourou dans l'histoire du jazz moderne et le travail, tout aussi unique, qui est créé entre sa colonne vertébrale orchestrale, son légendaire quartet, et d'immenses virtuoses, inspirés par le Maître. Magnifique !
Si Thelonious Monk appréciait le travail en quartet, voire en trio et en moyenne formation, il aimait aussi se retrouver seul face à son piano. Comme en ce printemps 1954, à Paris, quand il est invité au troisième Salon du Jazz salle Pleyel, où il se produit en trio avec des jazzmen français, et enregistre en solo dans les locaux de la RTF un album qui deviendra mythique.
« Piano Solo : The Centenial Edition - Paris 1954 » (Swing/Legacy/Sony Music) est une nouvelle édition de ce disque fondateur dans la carrière du pianiste. Il comprend, outre un tracklisting différent de la copie originale mais fidèle aux demandes de Monk, six pistes inédites gravées trois jours auparavant en direct de Pleyel à la tête de deux trios français différents. Le tout augmenté de textes et photos d'archives. Le répertoire personnel du pianiste est ici livré dans sa plus simple expression, à la fois déroutante, flamboyante et captivante, toujours maîtrisée et novatrice dans l'expression. Un must !
Hommage
Laurent de Wilde est un vrai monkologue. On doit au pianiste/écrivain un livre, « Monk » (sorti en 1996 et qui vient d'être réédité dans la collection Folio/Gallimard) et dernièrement « New Monk Trio » (Gazebo/L'Autre Distribution), un CD dans lequel il explore avec brio et une passion spirituelle quasi filiale l'univers musical de son mentor. Accompagné de Jérôme Regard (contrebasse) et Donald Kontomanou (batterie), il réinvente, relit, réinterprète, fait revivre des compositions (sauf une, originale) depuis longtemps entrées au Panthéon des standards du jazz, et qui, sous son doigté et avec son esprit créatif et inventif, sont autant de déclarations d'amour. À applaudir à Paris, au Bal Blomet, le 26 octobre.
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