Jamais le cinéma n’avait abordé, en un laps de temps aussi court, un panorama aussi important d’un domaine peu fréquemment pris en compte : le monde médical. Ainsi, nous avons pu voir «Hippocrate», «Médecin de campagne», «Première année». Ce mois-ci, un nouveau réalisateur (les trois premiers films étaient l’œuvre de la même personne) a réalisé un nouvel opus dans ce domaine : « L’Ordre des médecins ».
Ce film permet de mettre en relief un aspect souvent peu abordé du cinéma français : les états d’âme de l’Homme médecin. Il est positif de voir qu’au travers de ce drame, on peut voir de nombreuses facettes du monde médical.
Nous sommes tous différents, et le film a permis de mettre en exergue plusieurs types de comportement (adoptés parfois par un même praticien) : le médecin compétent et psychologue, le technicien un peu « déshumanisé », le médecin en proie à des doutes, le médecin irascible…
Introspection
Ce qui est tout aussi intéressant dans cette fiction, c’est le poids que peut avoir sa propre vie privée sur son comportement vis-à-vis des patients. Ainsi, ne nous arrive-t-il pas à certaines occasions de se dire que nous ne sommes pas aussi opérationnels que nous aurions dû l’être ; cela du fait d’un « parasitage », car un de nos enfants a des problèmes scolaires… ?
Oui, nous sommes des êtres humains, et tout comme les baromètres nous pouvons réagir de manière épidermique (et pas nécessairement de manière adéquate) dès lors que les événements extérieurs prennent le dessus sur notre propre raison.
Ce film a également l’avantage de mettre en exergue une autre réalité qui se rencontre souvent dans les services hospitaliers : la cohésion du groupe. La protection du professionnel de santé (médecin ou infirmière) est obtenue grâce à une bonne entente au sein des unités. Être confronté à la mort des patients ou les doutes quant à leur prise en charge, c’est autrement plus facile à endosser lorsqu’on est épaulé.
Au total, on ne peut que se retrouver en tant que professionnel de santé (plus ou moins) dans cette fiction, et ce film permet également de faire sa propre introspection.
Néanmoins, trois critiques peuvent être formulées. Le titre me semble tout à fait inadapté. Car derrière le titre « l’Ordre des médecins », on pouvait penser à une critique ou le développement d’un sujet ayant trait à cette institution ; cela d’autant plus que Ordre prend une majuscule. Il aurait été plus juste d’utiliser ce titre avec ordre sans majuscule pour mettre en relief les doutes et sentiments contrastés que peut éprouver un médecin. Par ailleurs, le choix d’une bande musicale me semble inadapté, et m’a quelque peu déconcerté car cette bande m’a rappelé le thème d’une émission sur la nature. Enfin, malheureusement, même si ce film me semble de très bonne facture, son succès vis-à-vis des cinéphiles risque d’être contrarié par le fait que le sujet est très (peut-être trop) spécialisé.
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