Jazz-rock
Les musiciens de blues répondent le plus souvent à certains critères, harmonique et mélodique, qui sont la base et l’essence de ce style fondateur. Otis Taylor, quant à lui, aime brouiller les pistes. Originaire de Chicago, la capitale du blues moderne, où il est né voici 66 ans, élevé à Denver, il fait partie de ces musiciens inclassables, dont la musique emprunte, certes principalement au blues, mais également au folk blues, voire à la country afro-américaine et au blues rock. Autant d’influences qui font de ce guitariste, chanteur, compositeur et joueur de banjo, à l’allure débonnaire, une sorte de troubadour des temps modernes. Auréolé en 2012 du prix Charles Cros, le chanteur à la voix grave vient de sortir « Hey Joe Opus Red Meat » (In-Akustik/Harmonia Mundi), qui est, selon sa définition, un disque de « trance blues ». Le clou de cet album aux sonorités multiples est incontestablement la reprise particulièrement acoustico-électrique du célèbre thème « Hey Joe », à jamais immortalisé par Jimi Hendrix en 1966, dans deux versions avec une instrumentation différente. L’intrusion subtile de la guitare de Warren Haynes (ex-Allman Brothers), du cornet de Ron Miles, du violon d’Anne Harris, de l’orgue de Steve Vidaic et des synthés de Gus Skinas, ou encore de la voix de Langhorne Slim (dans la seconde version), contribuent à une nouvelle, éblouissante et magnifique approche d’un thème doublement cultissime. Une cover qui ne doit cependant pas occulter le reste du CD, fait d’instrumentaux inspirés et de compositions originales, dont trois versions (!) de « Sunday Morning », dans le même esprit que « Hey Joe ». Un must du genre ! Otis Taylor sera en concert le 26 mars à Aucamville et le 29 à Montrouge.
Oh les filles ! Oh les filles !
Dans un monde largement dominé par les hommes, les femmes, d’origines très diverses, commencent à prendre le pouvoir. Ainsi Eliana Cargnelutti, née en Italie. La jeune chanteuse et guitariste, aux allures particulièrement sexy, est un des grands espoirs du renouveau du blues, version européenne. Avec un organe vocal punchy et un jeu de guitare accrocheur, Mlle Eliana, qui aime mélanger les influences – de Gun’s N’ Roses à Led Zep en passant par Stevie Ray Vaughan et Aretha Franklin –, vient de graver son deuxième album, « Electric Woman » (Ruf Records/Socadisc). Un CD fait de reprises (des titres des Allman Brothers et d’AC/DC) qui montrent son penchant pour un blues-rock très musclé et de compositions originales, parfois autobiographiques, qui peuvent interroger sur la place des femmes dans le blues actuel.
On peut retrouver la jeune personne associée à deux, également très jeunes, égéries du blues-rock féminin, les Américaines Sadie Johnson, 18 ans, guitariste, née dans l’Indiana, et Heather Crosse, bassiste, originaire de Clarksdale, dans le Mississippi, une pépinière de bluesmen (John Lee Hooker, Muddy Waters et Ike Turner). Dans un disque fort justement intitulé « Girls With Guitars » (Ruf Records/Socadisc). Un trio de femmes électriques et électrifiées qui ont le blues chevillé au corps, dans les textes et la musique. De vraies diablesses !
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