Le jour où l’on commémorait la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe, Keith Jarrett fêtait ses 70 printemps. Dont plus de cinquante d’une immense carrière. Tout (ou presque) a été dit et écrit sur ses frasques, son comportement vis-à-vis du public. Tout (ou presque) a été dit sur ses conceptions musicales, son travail avec le trio (Gary Peacock, contrebasse, Jack DeJohnette, batterie) durant 35 ans et surtout en solo absolu. Tout (ou presque) a été écrit sur son rôle de mentor pour les générations actuelles de pianistes. Il reste donc à savourer deux parutions simultanées. D’un côté, « Creation » (ECM/Universal), de l’autre « Samuel Barber/Bela Bartok » (ECM/Universal). Là encore, deux facettes du personnage. Le premier CD rassemble, à la façon d’une longue suite, neuf titres en piano solo, enregistrés en live à Tokyo, Paris, Toronto et Rome en 2014. Le second, gravé en direct avec un grand orchestre classique en 1984 et 1985, explore les univers de deux grands compositeurs contemporains. La rencontre (télescopage ?) onirique entre deux mondes qui ont toujours fasciné le maître du clavier, faisant de lui un véritable génie de la création musicale spontanée. La boucle est bouclée.
Pianiste franco-américain âgé de 45 ans, Jacky Terrasson, comme beaucoup d’alter ego de sa génération, doit beaucoup à Keith Jarrett, mais surtout à Bud Powell, qui fut un des personnages des grandes heures du jazz parisien des années 1950-1960. Multiprimé et reconnu pour la qualité de son travail éclectique – il a été un des premiers à adapter des classiques de la chanson française en jazz –, il vient de graver « Take This » (Impulse/Universal), un disque où il s’exprime sur des claviers électriques, accompagné de musiciens venus d’horizons divers. Outre quatre titres originaux, il s’amuse à relire des thèmes venus du jazz (« Take Five », de Paul Desmond, « Blue in Green », de Miles Davis), mais aussi de la pop (« Come Together » du tandem Lennon/McCartney), de la chanson française, son dada (« Maladie d’amour », d’Henri Salvador), et du hip-hop. Le tout ponctué d’improvisations léchées et d’un intense travail rythmique. Une belle aventure musicale d’aujourd’hui. Jacky Terrasson sera en concert le 9 juin à l’Olympia de Paris avec de nombreux invités, parmi lesquels Cécile McLorin-Salvant et Stéphane Belmondo.
Des concerts exceptionnels
Depuis plus d’un demi-siècle, Herbie Hancock et Chick Corea ont tracé leur propre chemin dans l’innovation artistique des claviers. De leur participation aux différentes formations (acoustique et électrique) de Miles Davis dans les années 1960-1970, à la création de deux groupes emblématiques du courant jazz fusion, The Headhunters pour le premier, Return To Forever pour le second, et jusqu’à leur extraordinaire carrière en solo, ponctuée par de nombreuses récompenses aux Grammy Awards, ces deux pianistes ont influencé le jazz moderne, et même au-delà. Depuis « An Evening with Herbie Hancock & Chick Corea : in Concert » (1978) et « CoreaHancock » (1979), ces deux maîtres des 88 touches, explorateurs de nouveaux sons et créateurs de nouvelles tendances, n’avaient pas joué ensemble. Ils seront en duo sur la scène de l’Olympia à Paris le 4 juillet et à Jazz à Juan d’Antibes-Juan-les-Pins le 12, pour des concerts tout à fait exceptionnels.
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