ROMAIN (première apparition à l’écran réussie de Quentin Chalall), atteint d’une photodermatose d’origine génétique, vit sous la contrainte d’une cagoule qui lui permet d’échapper aux ultraviolets. Mais à 13 ans, à l’âge où l’on rêve d’indépendance et d’amour, le poids de cette protection devient insupportable. Mûr par obligation, Romain, « enfant de la lune », n’en défie pas moins sa maladie et notamment à travers son médecin, son protecteur depuis qu’il a deux ans. Campé par Vincent Lindon dont on connaît l’admiration pour cette profession, David est un dermatologue passionné, naviguant entre l’assurance du praticien et la vulnérabilité d’un père par procuration. Car on comprend que celui de Romain, fuyant la maladie, a préféré reconstruire une autre famille. Alors que Romain traverse les bouleversements de l’adolescence avec une certaine aisance nonchalante, David semble empêtré dans ses contradictions, redoutant une mutation à l’OMS qu’il n’attendait plus et rongé par la culpabilité d’abandonner son jeune patient.
Il s’agit donc moins d’un film sur la médecine et la maladie que d’une chronique sur une rupture quasi-filiale, un passage qui fait grandir et évoluer. « Je voulais que cette histoire s’inscrive dans la chronologie d’une séparation à vivre, d’un déchirement. Leur profond attachement devait voler en éclats et chacun devait abandonner une partie de lui-même. Cette perte devait être physique à la mesure de ce que cette maladie a toujours exigé de l’un et suscité chez l’autre », indique la réalisatrice, Delphine Gleize. L’idée de faire un film sur un « enfant de la lune » lui est venue après avoir regardé un reportage sur la vie quotidienne de jumeaux atteints de la maladie, aujourd’hui âgé de 17 ans. « Ce que je sens très vite, c’est que cette maladie possède un postulat de cinéma. Les malades doivent se protéger de la lumière du jour pour ne pas risquer que leur peau soit "imprimée" à vie. Se protéger de ce qui, normalement, est la base même de la vie », ajoute-t-elle. La clé de Romain et de David, qui frôlent la mort, l’un par la maladie et l’autre par accident, vient d’un élément féminin. L’émouvante Emmanuelle Devos, dans le rôle du médecin remplaçant, n’a pas son pareil, entre fermeté et tendresse, pour pousser David vers la sortie, vers son nouveau poste.
* Voir la brochure jointe au « Quotidien » du 24 février.
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