Tout phénomène renvoie d’abord aux forces qui s’en emparent. Rien n’est plus instrumentalisé que la question de l’environnement. Cela apparaît dans quelques « brèves de comptoir » mais aussi lors de savants colloques.
La Nature, ou notre mère, ou Gaïa, doit être défendue, conservée, préservée à tout prix, affirme celui-ci la bouche en cœur, sans que l’on sache vraiment ce que ces mots signifient et recouvrent. Tel autre fait valoir le droit, dans une société libérale, de respecter les valeurs individuelles, y compris le droit de polluer, et dénonce l’ordre moral des « Khmers verts ».
L’exigence morale
L’aspect fécond du travail très fouillé de Nicolas de Longeaux est de prendre en compte la part d’exigence que prend ici la morale, si souvent le faux nez des passions, dirait Nietzsche. Toute activité humaine implique une référence aux valeurs, ce qui se traduit par la nécessité de choisir, préférer et donc exclure « au nom de ». Il ne suffit donc pas de crier qu’il n’y a « rien de plus important que l’environnement », il faut démontrer la valeur de cette valeur. On le fait en situant ce respect absolu par rapport à un projet humain commun, appuyé sur l’exigence d’habiter un monde commun, peut-être aussi sur la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Nicolas de Longeaux pointe intelligemment le fait que, contrairement à ce que l’on dit parfois, les préoccupations environnementales ont été constantes depuis une trentaine d’années. Ce qui entraîne une lourdeur administrative et une flopée de spécialistes, médecins, naturalistes, climatologues, démographes. Surgissent également des problèmes qui émiettent le sujet à l’infini : développement d’énergies alternatives, recyclage, restauration du milieu, etc. On cesse de moraliser pour tomber dans l’impératif technicien sur lequel on se repose, alors que tout le mal est censé venir justement de notre civilisation technicienne.
Et d’ailleurs, redevenant encore plus philosophe et même bachelardien, c’est-à-dire révélant sous l’exigence technique une part de rêverie humaine, l’auteur note que « nos émotions ne naissent pas de la nature brute, mais d’une histoire particulière, sédimentée dans la nature ».
Un livre empli d’une véritable réflexion et qui débusque beaucoup de lièvres éco-philosophiques.
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