Paulo Coelho, Marc Levy et autres auteurs

La déclinaison du bonheur

Publié le 19/05/2014
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Livres

Paulo Coelho est un des auteurs favoris des Français, depuis la traduction de « l’Alchimiste » en 1994. Il est le plus connu des Brésiliens, derrière l’icône Pelé, avec plus de 80 millions de livres vendus dans le monde. À 67 ans il publie « Adultère » (1), dans la lignée de ses précédents ouvrages, mais centré sur un personnage de femme qui compte sur la passion pour lui apporter le bonheur. Linda est une jeune trentenaire mariée depuis dix ans à un homme qui l’aime et qu’elle aime, avec deux gentils garçons, un job de journaliste qui la comble, une vie aisée et qui, pourtant, oscille entre l’indifférence, l’apathie et la tristesse compulsive. « Je suis lasse d’avoir une vie heureuse et parfaite », déplore-t-elle. Quand elle retrouve Jacob, un ami d’adolescence aujourd’hui homme politique à la vie tout aussi parfaite et pas plus heureux qu’elle, elle n’a plus qu’un objectif, « le démarier sans qu’il s’en aperçoive » pour vivre enfin la passion. Mais est-ce vraiment la clé du bonheur ?

« Une autre idée du bonheur » (2) est le 15e roman, depuis « Et si c’était vrai » en 2000, de notre auteur de best-sellers national, aujourd’hui expatrié à New York, Marc Levy. « Jusqu’où devons-nous aller dans notre quête insatiable du bonheur ? », demande-t-il, en imaginant le road-trip de deux femmes que tout sépare, de Philadelphie à San Francisco, dans une Oldsmobile décapotable 1950. L’une est jeune et mène une petite vie bien rangée, l’autre est en cavale après avoir passé trente ans derrière les barreaux. Au fil des étapes et alors que surgissent des personnages du passé, l’auteur nous mène sur la voie de leur personnalité, vers le secret de la fugitive et les rêves de la jeune fille sage, sur fond d’événements et d’ambiance des années 1960-1970 (ségrégation, révolte des étudiants) et de paysages grandioses que l’on veut croire éternels, comme certaines amours.

Remarquée pour son premier roman, « Si tu passes la rivière », Geneviève Damas donne, avec « Histoire d’un bonheur » (3), un roman choral autour d’une grande bourgeoise lyonnaise, qui, le jour où son fils lui apprend qu’il aime un garçon, décide de se libérer de la camisole chimique lui permettant de renvoyer aux autres l’image d’une femme heureuse. La confusion qui s’installe alors dans sa vie apporte avec elle une lucidité nouvelle et des rencontres improbables l’aident à se libérer des conventions pour découvrir son propre chemin et aller, peut-être, vers le bonheur.

Pour en sourire ou en frémir

Entre deux romans historiques ou de peinture des mœurs contemporaines, Emmanuelle de Boysson s’est essayée, dans « le Bonheur en prime » (4), à une petite comédie sociale et néanmoins instructive. Où un vieux bourgeois de Paris, excédé par les bruits de querelles parvenant de chez ses voisins, les réunit dans sa propriété de l’île de Ré et leur propose d’hériter de sa fortune s’ils parviennent à prouver qu’ils sont heureux en restant unis. S’ils échouent, tous ses biens iront à son fidèle – et retors– majordome, qui n’aura de cesse de faire capoter cette comédie du bonheur.

Autre comédie pétillante, « le Bonheur n’est pas un sport de jeune fille » (5) est le premier roman d’Élise Tielrooy, par ailleurs comédienne. Il se déroule dans un centre de thalassothérapie breton, le temps d’un week-end. Venus pour s’occuper de leur corps, les hommes et les femmes qui s’y croisent vont voir leurs vies transformées, à cause notamment d’une jeune masseuse de l’établissement. Ici c’est le bonheur qui fait changer de peau.

Retour au Brésil et changement de ton radical avec « le Bonheur est facile »  (6), un roman noir d’Edney Silvestre, journaliste dont le premier roman, « Si je ferme les yeux », a reçu le plus prestigieux prix littéraire brésilien. Un roman noir qui se déroule dans les années 1990 autour du kidnapping d’un petit garçon sourd et muet, qui ne sera rendu que si son père verse une énorme une rançon ; or, l’enfant est celui des domestiques. L’intrigue est pour l’auteur le prétexte à dresser un portrait glaçant de violence et de corruption d’un pays qui, à ce moment, retrouve tout juste une démocratie après vingt ans de dictature militaire.

Dans « Notre fin sera si douce » (7), l’Américain Will McIntosh se projette dans un futur proche et voit une Amérique en décomposition, épuisée par le chômage, la pollution, les guerres intestines et les violences en tout genre. Une société à l’agonie qui ne laisse aucun avenir et où la plupart des survivants ont recours à une nouvelle drogue, le Dr Bonheur, qui rend le sourire. Sauf Jasper, irréductible romantique, qui préfère trouver l’amour avant que tout ne s’écroule !

(1) Flammarion, 314 p., 18,50 euros.

(2) Robert Laffont/Versilio, 402 p., 21,50 euros.

(3) Arléa, 203 p., 20 euros.

(4) Flammarion, 293 p., 18 euros.

(5) Belfond, 376 p., 18 euros.

(6) Belfond, 191 p., 17 euros.

(7) Fleuve Éditions, 366 p., 19,90 euros.

Martine Freneuil

Source : Le Quotidien du Médecin: 9328