CINEMA - « Paradis : amour »

La chair est triste

Publié le 10/01/2013
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LE CINÉASTE autrichien Ulrich Seidl, dont le précédent film, « Import/Export », avait frappé par sa noirceur, voulait raconter l’histoire de trois femmes de la même famille en vacances. Après quatre années de travail, il s’est retrouvé avec tant de matériel qu’il a décidé de faire une trilogie appelée « Paradis ». Premier volet, l’amour, avant la foi et l’espoir.

Voici donc une Autrichienne quinquagénaire et très en surpoids en partance pour le Kenya. Là-bas, sur les plages, des jeunes gens (les beach boys) proposent aux touristes des porte-clés, des colifichets, des balades en bateau… afin d’entrer en contact avec des Européennes (les sugar mamas) et se prostituer pour assurer leur subsistance.

Mais Teresa n’est pas prête, contrairement à l’une de ses amies, à ne s’intéresser qu’à l’expérience sexuelle. Il lui faut de l’amour, ou du moins une relation un peu individualisée. On suivra donc ses déboires et ceux de son corps débordant de chairs, dont le film ne nous cache pas grand-chose, contrastant avec la beauté des jeunes corps masculins, encore plus dénudés.

Ulrich Seidl ne cherche pas à choquer, il met même de l’humour dans l’évocation de cette recherche vouée à l’échec. Mais la succession des scènes de sexe est déprimante, même quand ces dames sont censées faire la fête. On l’aura compris, ni paradis, ni amour. Seulement une actrice courageuse, Margarethe Tiesel, qui met beaucoup d’elle-même dans ce film peu aimable, malgré l’intérêt de son sujet.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9208